Eximbank of India et la Côte d’Ivoire ont signé, lundi 1er août, un accord de prêt d’un montant total de près de 200 millions de dollars, soit environ 118 milliards de francs CFA, destinés au financement du Projet de renouvellement du parc automobile ivoirien.
Du baume au cœur pour les transporteurs. Eximbank of India vient de signer avec la Côte d’Ivoire un contrat commer- cial d’environ 118 milliards de francs CFA. Celui-ci définit les obligations respectives entre l’acheteur, la Côte d’Ivoire et le vendeur, l’Inde, pour l’achat de véhicules en vue du renouvellement du parc automobile ivoirien.
L’État et les banques mis à contribution
La signature de cet accord de prêt, consenti avec un taux d’intérêt de 1,75% pour une durée de 12 ans, avec un différé de 2 ans, porte à environ 222 milliards de francs CFA les concours financiers (tous financements confondus) octroyés par Eximbank of India à la Côte d’Ivoire. À en croire Gaoussou Touré, ministre des Transports, s’exprimant au mois de mai dernier dans le cadre de l’atelier sur la politique des transports urbains dans le District d’Abidjan, « le projet de renouvellement du parc automobile porte sur l’acquisition de 50 000 véhicules toutes catégories confondues, pour un coût global de 750 milliards de francs CFA sur 5 ans, soit 150 milliards par an ». Déjà, l’État avait mis à la disposition des transporteurs une ligne de crédit de 100 mil- liards de francs CFA, alors que les banques partenaires du projet ont pris des engagements qui se chiffrent à ce jour à plus de 50 milliards pour accompagner le projet. Initié par le gouvernement en 2011, il vise à faire face à la vétusté et au vieillissement du matériel roulant de plus de 20 ans d’âge. L’état du parc au- tomobile a en effet des conséquences sécuritaires, sanitaires, et environnementales, qui ont toujours été décriées, à la fois par la population et les pouvoirs publics, souvent à la suite de graves accidents qui ont endeuillé les familles. Projet au rabais Initialement prévu pour l’acquisition d’un total de 300 000 véhicules flambants neufs, ce projet à dû revoir ses prétentions à la baisse. La stratégie fondée principalement sur un dispositif opérationnel de sélection des véhicules par catégorie a montré ses limites, affirment certains initiés, après une lecture critique de la politique de renouvellement proposée. De l’avis de ces derniers, s’inspi- rant des politiques de renou- vellement du parc menées,notamment au Maroc et au Sénégal, le schéma ivoirien devra s’auto-régénérer pour devenir une opération clas- sique résultant du bon fonc- tionnement du marché, c’est à dire géré de façon autonome par les transporteurs eux-mêmes. De quoi mettre un bémol à ce projet ambitieux qui vise, entre autres, à accroître la rentabilité de l’activité transport, à créer le maximum de richesse et des emplois pour les jeunes, et à lutter contre la pollution.
Benoît TANOH