Le financement de la croissance verte mobilisera plusieurs milliards de nos francs, qui ne sont pas à portée de main. La contribution des institutions financières et bancaires est donc de plus en plus sollicitée par les PME.
Le lundi 19 juin, les patrons des Petites et moyennes entreprises (PME) ont répondu presque tous présents à l’invitation du Centre du commerce international (CCI), de l’African garantee fund (AGF) et la de Banque Africaine de Développement, qui organisaient des réflexions sur le financement de l’économie verte. La tâche ne s’annonce pas aisée pour les PME ivoiriennes, et même africaines.
Lourde enveloppe Pour Félix Bikpo, Président directeur général de l’AGF, la croissance verte passe par les PME, l’épine dorsale de nos économies, qui génère plus de 60% de nos emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes. « Nous savons qu’une PME qui exporte est une PME plus productive, plus compétitive et qui prodigue de meilleurs salaires », a expliqué le dirigeant. Selon lui, il y a quelques années, les PME africaines avaient, selon les études, besoin de 150 milliards de dollars pour accélérer leur transition écologique. Aujourd’hui, il faudrait le double de ce montant, soit 300 milliards, pour permettre à cette catégorie d’entreprises d’investir dans un environnement fiable et d’acquérir des technologies innovantes. Ce qui implique une nécessaire diversification des sources de financement, donc d’explorer d’autres pistes, au-delà des voies classiques du public et du bancaire. Ce qui apparemment s’avère très difficile. Déjà fragiles et accédant difficilement aux institutions classiques, les PME devront faire preuve d’ingéniosité.
Handicap L’accès au financement est pourtant le principal handicap à la compétitivité des PME. « La volonté d’investir dans les PME vertes se couple avec le besoin d’innovation et de transfert de technologies, comme en témoigne la déclaration commune d’engagement en faveur de la finance verte signée à Abidjan le 21 juin 2017 », relève M. Bikpo. Il propose à cet effet trois pistes de solutions, l’adaptation de l’ingénierie financière à l’analyse risque des PME, la création d’un écosystème d’appui à la compétitivité de celles-ci et l’approfondissement de l’intégration économique et commerciale régionale et continentale. Le constat est fait. L’efficacité de la zone douanière de l’UEMOA est loin d’être à 100% de son potentiel et les investissements ne viendront que si les opérateurs économiques peuvent prospérer sur un marché de taille significative.
Ouakaltio OUATTARA