Elle a été la première femme à monter une clinique de procréation assistée dans un pays où les préjugés sont encore forts. Elle, c’est le Dr. Myriam Kadio-Morokro Brou, fondatrice de la clinique Procréa, un centre qui se charge de redonner le sourire aux familles ivoiriennes.
À 50 ans, Myriam Kadio-Morokro Brou peut être fière de mettre du baume au cœur de certaines familles. Aînée d’une fratrie de cinq enfants, notre entrepreneure ivoirienne est la fondatrice et la directrice de la clinique Procréa. Lorsqu’elle obtient son doctorat d’État en Médecine, en 2000, elle décide de s’inscrire à l’UFR de Médecine Pierre et Marie Curie - Paris XIII, où elle obtient un diplôme en Médecine et biologie de la reproduction en 2003. Avec ce diplôme et après des stages de perfectionnement à Paris, elle choisit de rentrer en Côte d’Ivoire en 2005 et de créer un centre de fertilité calqué sur le modèle européen mais adapté aux réalités africaines.
Combattante Elle exerce d’abord en tant que responsable d’un laboratoire d’analyses biologiques classiques à Abidjan. Elle décide ensuite de créer en 2008, avec deux partenaires, la Société ivoirienne de gestion hospitalière - Clinique Procréa. « Je partais voir des hommes dans les banques qui me disaient : nous n'avons pas de problèmes de fertilité, pourquoi voulez-vous qu'on vous finance ? On ne finance pas ce genre de choses. Et puis qui dit que ça va marcher ? », explique-t-elle. Son travail est minutieux. Les embryons sont à manipuler avec précaution et le Dr Brou vérifie les résultats des fécondations tous les jours. Elle en réalisait 77 à ses débuts, mais maintenant le chiffre atteint 500 par an. « On a beau avoir du bon matériel, si on n'a pas un minimum de rigueur et de gestion de toutes les étapes, et bien il n'y aura pas de bébés ». Grâce à son travail acharné, la clinique Procréa est devenue un centre de référence en matière de santé de la reproduction. Une deuxième clinique devrait très bientôt ouvrir ses portes à Abidjan.
Anthony NIAMKE