Des investisseurs sud-africains s'intéressent au secteur avicole ivoirien. Dans leurs valises, du matériel génétique de haute technologie qui devrait permettre au pays de figurer parmi ceux du continent disposant d’un outil stratégique pour la production de poussins d’un jour.
Avant la fin de l’année, la Côte d’Ivoire pourrait accueillir une ferme avec du matériel génétique de haute technologie pour la production de poussins d’un jour. « Jusque là, les opérateurs ivoiriens n’ont pas accès à certaines variétés », a expliqué à JDA, Dr Aimé Franck Etienne Essoh, Coordonnateur du Programme d’appui à la production avicole nationale (PAPAN). En vue de finaliser ce projet, une délégation d'investisseurs sud-africains, dont des représentants de la société Country Bird Holding (CBH), a séjourné à Abidjan du 26 au 28 mars.
Ambition régionale « La Côte d’Ivoire met tout en œuvre pour accéder à cette haute technologie. Ce qui va lui permettre d’être classée aux côtés du Nigéria, de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe et de quelques pays d’Afrique du Nord, parmi les seuls du continent à posséder ce matériel génétique », souligne Dr Essoh. Il révèle que pour ce faire, les investisseurs sud-africains ont rencontré le ministre des Ressources animales et halieutiques, Kobenan Louassi Adjoumani, sur toutes les potentialités et opportunités qu’offre le pays, situé dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et dans la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), tout comme sur le cadre de développement des affaires en Côte d’Ivoire. Contactée par JDA, l'interprofession avicole (IPRAVI) a, quant à elle, déclaré ne pas être en mesure de réagir, parce que ne disposant à ce stade d’aucune information sur ce projet.
Le Plan stratégique de relance de l’aviculture (PSRA), adopté par le gouvernement en juin 2012, donne aujourd’hui des résultats tangibles, assure le coordonnateur du PAPAN. Mieux, la filière avicole tend à réaliser ses objectifs qualitatifs de 2kgs de viande volaille par habitant et par an, et de 56 œufs par habitant et par an, indique-t-il. Il souligne toutefois que les objectifs globaux de 60 000 tonnes de viande de volaille et de 1,678 milliard d’unités d’œufs de consommation, en vue d’améliorer les revenus des opérateurs, n’ont pas encore été atteints. « Autre objectif visé, faire passer la filière avicole de 250 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires annuel, à 1 000 milliards. Il y a donc beaucoup à faire », conclut-il.
Benoît TANOH