Après deux fiascos, en 2004 et en 2012, pour le recensement des producteurs de cacao, le Conseil café - cacao (CCC) peine toujours à établir un fichier fiable de ces derniers. Mais son directeur, Yves Brahima Koné, est persuadé que seule une cartographie exacte des producteurs permettra d’aider à la traçabilité du cacao ivoirien et de connaitre les superficies exploitées et l’âge des parcelles. Pour un montant de 6 milliards de francs CFA, avec 800 agents recenseurs, il pense pouvoir y arriver avant 2020, en cernant les 13 régions productrices de cacao. Les recensements précédents avaient englouti chacun un peu plus de dix milliards de francs CFA et jamais un audit n’avait été diligenté pour tirer les leçons des échecs. « Combien de fois allons-nous être recensés ? Qu’est ce qui garantit le succès de cette troisième opération, lancée le lundi 15 avril et qui débutera avant la fin de ce mois ? », s’interroge un producteur de la zone de Bouaflé, qui voit en cette opération une autre perte de temps inutile. Selon ce lui, « il faut simplement s’appuyer sur les coopératives, qui ont des fichiers de leurs membres. Cela se fera à moindre coût et en peu de temps et sera plus fiable ». Le CCC ne l’entend pas de cette oreille et met dans la balance la réussite de la phase-pilote de l’opération, en novembre 2018 dans la région de l’Agneby (Agboville, sud-est). Ce recensement intervient six mois avant l’ouverture de la grande campagne, prévue pour le 1er octobre.
Ouakaltio OUATTARA