La lutte contre la pauvreté est une préoccupation permanente des autorités gouvernementales. Les efforts ont été contrariés par les crises économiques apparues au fil du temps, dans les années 80 et 90, contribuant à une détérioration progressive des conditions de vie des populations et exposant le pays à un ensemble de phénomènes pouvant mettre en péril le bien-être social.
Pour la satisfaction des besoins alimentaires ou l’accès aisé à l’alimentation, l’État a tenté de répondre aux préoccupations, notamment les questions d’autosuffisance, de sécurité alimentaire et de disponibilité des denrées de première nécessité, en s’impliquant dans le développement du secteur agricole.
L’accent a été mis sur la gestion durable des cultures de rente, la sécurité et la souveraineté alimentaire, le renforcement des investissements, la réforme des filières agricoles et la restructuration des organisations professionnelles…
Un ensemble de stratégies pour booster le développement du secteur qui est aussi favorable à l’augmentation des revenus de la population en milieu rural, où le taux de pauvreté est estimé à plus de 50%.
Cependant, le pari de la Côte d’Ivoire est très orienté vers les cultures de rente, alors que la culture vivrière est destinée à la consommation nationale. Ainsi, la région du Haut-Sassandra est observée comme une nourricière par ses atouts et potentialités en matière de production agricole.
Les travaux effectués en septembre 2019 dans le village de Madogué, dans le département de Daloa, pour le compte du LAREG (Laboratoire de recherche en économie et gestion) de l’Université de Jean Lorougnon Guédé, permettent de noter une pratique agricole aux méthodes rudimentaires et divers risques ayant un impact négatif sur le revenu des producteurs.
Des entretiens avec cinquante (50) agriculteurs ont mis en lumière cinq risques majeurs : la sécheresse, les destructions des insectes et des oiseaux, la divagation des animaux, le parasitisme et les feux de brousse. 58% de notre échantillon s’est plaint des insectes et oiseaux, 46% de la divagation des animaux et 36% de la sécheresse. Ces sinistres ont occasionné une perte de production allant de 19 à 40% en fonction de trois (3) types de cultures (de rente, légumes et tubercules) et une perte monétaire allant de 842 500 à 1 479 500 francs CFA.
Cette contribution met en exergue des risques liés au secteur agricole auxquels les producteurs sont exposés à chaque saison dans la région du Haut-Sassandra, guidant les regards vers l’utilité de la mise en place d’un système de prévention et de protection des cultures agricoles pour l’amélioration du bien-être des agriculteurs.
La micro-assurance agricole est destinée à couvrir les agriculteurs à bas revenus exposés aux risques climatique, sanitaire, anthropique, mécanique, commerciaux…
La particularité de la micro-assurance réside dans ses cotisations, de montant peu élevé et accessibles aux couches sociales défavorisée. Ce système a été instauré dans certains pays d’Asie et d’Afrique et a connu un véritable succès dans l’évolution du secteur agricole. Il serait donc bénéfique pour notre pays de concilier l’intérêt des structures d’assurance et la perception des agriculteurs avant de tenter cette expérience.
Dr Sangaré Moustapha et Yépé Okla Marie Annick