Officiellement fixé à 375 francs CFA, le kilogramme de noix de cajou se vend entre 100 et 250 francs CFA. Une baisse de prix prévisible face à des cours mondiaux instables. Entre vendre à vil prix et conserver sa production dans l’espoir de voir un changement, les producteurs sont partagés. « Les acheteurs sont financés par les exportateurs qui, pour l’heure, refusent de sortir les chéquiers, en pointant du doigt des taxes douanières élevées. Les banques, qui devraient jouer ce rôle, ne le font pas, de peur rencontrer les mêmes problèmes qu’avec le cacao, notamment avec le cas SAF - Cacao », explique un trader. Mais il faut noter que la Côte d’Ivoire compte encore 100 000 tonnes d’invendus de la saison précédente, pourtant financés en partie par les banques, qui attendent de recouvrer leurs créances. Les prévisions pour 2019 s’élèvent à 790 000 tonnes, mais, ajoute une source, les acheteurs asiatiques ont décidé, « après la bulle spéculative de 2015 – 2016, où les prix étaient élevés, de réduire leur dépendance au marché africain depuis 2017 ». Cela intervient dans un contexte où la production ivoirienne grimpe d’année en année, alors que la demande au niveau mondial (Inde, Vietnam, Indonésie) reste statique, créant ainsi une surproduction. Les transformations nationales, quant à elles, ont du mal à décoller et à absorber 25% de la production locale. En 2019, seul un peu plus de la moitié de la production ivoirienne devrait être vendu.