Ils n’ont pas attendu l’alerte du gouvernement. De nombreux Ivoiriens se sont rués vers les grandes surfaces pour s’approvisionner, faisant craindre une pénurie alimentaire dans les jours à venir.
Depuis quelques jours, avec les premiers cas de coronavirus testés positifs dans le pays, un vent de panique souffle sur les populations, en particulier celles d’Abidjan. Elles s’approvisionnent massivement en produits alimentaires de grande consommation. Les populations de l’intérieur du pays échappent pour l’heure à cette panique et espèrent ne pas avoir à recourir à cette pratique, qui pourrait mettre en péril les familles les moins nanties et causer d’autres problèmes, en plus de la maladie à coronavirus. Le ministre du Commerce et de l’industrie, Souleymane Diarrassouba, s’est pourtant voulu rassurant. « La Côte d’Ivoire a pris toutes les mesures pour éviter les pénuries ». Le pays dispose, selon lui, de suffisamment de stocks, sur plusieurs mois, pour répondre aux besoins des populations.
Suffisance Pour ce qui concerne le riz importé, le ministre explique que la Côte d’Ivoire a une disponibilité de 500 000 tonnes, qui peut couvrir une période de quatre à cinq mois. De même, une commande de 140 000 tonnes est en route pour s’ajouter au stock déjà disponible. Pour la tomate, c’est un stock de 52 244 tonnes, qui peut couvrir les cinq prochains mois. Quant au lait et au poisson, le pays dispose de 4 760 et 91 500 tonnes, qui peuvent couvrir ses besoins durant quatre mois. Pour la viande congelée (estimée à 37 586 tonnes), le pays dispose d’un stock de trois mois. Pour le sucre, le stock, estimé à 92 678 tonnes, va jusqu’à cinq mois de couverture. Cette disponibilité en sucre « couvre également la période du Ramadan ».
Pour l’huile de table, Souleymane Diarrassouba rassure aussi : « la matière première est disponible » pour répondre aux besoins des populations. Pour le vivrier, à ce niveau, il n’y a également pas de problèmes. Mais, avec la crise du coronavirus, des inquiétudes demeurent. Le monde entier est en quarantaine, à l’exception d’une trentaine de pays. Et certaines personnes estiment que les quantités prévues, en provenance des pays européens ou asiatiques, pourraient ne pas arriver à temps aux frontières. Mais le gouvernement ivoirien se veut rassurant et appelle « à ne pas céder à la panique et à maintenir les pratiques habituelles pour ne pas créer de pénuries artificielles ».
Yvann AFDAL