Après trois années de gestion discrète, Nicolas Yssouf Djibo, successeur du ministre Jean-Louis Billon à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire depuis le 13 décembre 2013, a décidé de se retirer. Portrait.
Âgé de 67 ans, le natif de Bouaké, surnommé « Action man » par son entourage pour son efficacité de gestion, a décidé de ne pas rempiler à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie ivoirienne. La course à sa succession est donc ouverte jusqu’au 10 juillet 2016. Maire de Bouaké depuis 2013, Nicolas Yssouf Dji- bo est né d’un père burkinabè et d’une mère béninoise. S’il a souhaité faire de la politique, c’est finalement vers l’économie qu’il se tourne et dans laquelle il se lance. Avec une maîtrise en économétrie et un Diplôme d’études supérieures (DES) en gestion obtenu à Paris en France, le jeune manager intègre la SOCITAS à Abidjan à la fin des années 70.
Quelques années plus tard, il est sollicité par les Établissements Robert Gonfreville (ERG), une usine de fabrication de textile, où il ne tarde pas à être promu au rang de directeur général. Sa fonction de représentant des filières textiles de transformation de la fibre de coton en Côte d’Ivoire séduit Jean-Louis Billon qui n’hésite pas, en 2002, à le solliciter pour renforcer son équipe pour la présidence de la Chambre de commerce et d’industrie. Quand la liste du futur ministre Billon l’emporte, Nicolas Yssouf Djibo est désigné 1er vice-président de la Chambre. De 2002 à 2006, il siège parallèlement au Conseil d’administration du Port autonome d’Abidjan et en 2007, dans celui de la Banque nationale d’investissement (BNI).
Après les prochaines élections qui vont désigner son successeur, l’économiste qui peut s’enorgueillir d’« un bilan de gestion» jugé positif, veut désormais se lancer dans ses propres affaires. Et ce ne sont pas les projets qui manquent: immobilier, hôtellerie, hydrocarbures ou humanitaire. « Tout sauf un engagement po- litique», confie « Action man », pourtant membre du Rassemblement des républicains (RDR) et de la grande famille du Rassemblement des Houphouëtistes pour la paix (RHDP, coalition au pouvoir).
Ange TIÉMOKO