Guinée, Burkina Faso, France, Côte d’Ivoire, etc., ont enregistré des augmentations du prix du carburant à la pompe courant 2018. Paradoxalement, les cours du baril ont connu une baisse.
En dix mois, la Côte d’Ivoire a enregistré quatre augmentations de prix du carburant à la pompe, notamment celui du super. De 570 francs CFA, il coûte depuis début novembre 640 francs CFA. Après avoir connu une hausse de 570 à 610 francs CFA, le gasoil est resté stable. Comme la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Burkina Faso et plus loin la France n’ont pas échappé à ces augmentations. Les cours du baril de pétrole ont pourtant perdu près de 20% en un mois, mais les taxes internes à chaque pays semblent ramer contre les intérêts des automobilistes. Depuis début octobre, le cours du pétrole à Londres a chuté de 17% et celui de New York à 21%. Grande première depuis le mois d'avril, le baril de Brent est repassé sous la barre des 70 dollars (35 000 francs CFA) le vendredi 9 novembre. Une chute qui ne devrait pas se répercuter immédiatement sur le prix à la pompe.
Bon pour le budget ? Engagée dans la construction de nombreuses infrastructures, la Côte d’Ivoire a un budget 2019 de 7334,3 milliards de francs CFA, soit une hausse de 578,11 milliards par rapport à 2018, marquant ainsi une progression de 8,6%. Tout en comptant sur l’aide extérieure, les autorités comptent bien tirer profit de cette chute mondiale des cours du pétrole. Plusieurs autres facteurs expliquent que les prix ne dévissent pas immédiatement alors que les prévisions annoncent une production excédentaire dans les premiers mois de 2019. Depuis novembre 2012, les autorités ivoiriennes appliquent un système d'ajustement automatique des prix à la pompe en fonction des fluctuations du prix du baril de pétrole. Ces augmentations successives sont, selon un fonctionnaire des hydrocarbures, la conséquence de la reprise des cours mondiaux du brut. Mais ce dernier prend bien soin d’occulter les baisses notées ces derniers mois. La Côte d'Ivoire est pourtant l'un des principaux pays producteurs et exportateurs de produits pétroliers en Afrique de l'ouest, avec une capacité de 68 000 barils/jour. 40% de la production de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) est destinée à la consommation locale. Le reste est exporté vers les pays voisins, Mali et Burkina Faso.
Ouakaltio OUATTARA