En termes de croissance, l’UEMOA reste toujours plus solide que la CEMAC. Ces deux zones africaines qui ont pour monnaie le franc CFA semblent lancées dans une concurrence et une course à la croissance.
La Banque de France a publié le mardi 9 octobre un rapport sur la zone franc en 2017. Celui-ci fait état d’un taux de croissance de 3,9% en termes réels en 2017, contre 3,6 %, en 2016. Selon les chiffres de cette institution, au cours de la période étudiée, la croissance de l'activité économique en zone franc est restée supérieure à celle de l'Afrique subsaharienne, mais des écarts significatifs demeurent entre les pays. Les pays exportateurs de pétrole ont continué de subir les contrecoups de la baisse du prix du baril de mi-2014 à début 2016.
Solide UEMOA L'activité économique dans l’Union économique ouest africaine (UEMOA) reste portée par la croissance de la Côte d'Ivoire et du Sénégal et a continué de progresser au rythme soutenu de 6,7% alors qu'elle a stagné en CEMAC. Tous les pays de cette région, selon la Banque de France, à l'exception de la Centrafrique, demeurent plus sensibles aux fluctuations du prix des matières premières et notamment du pétrole. L'Union des Comores a quant à elle connu une légère progression de sa croissance en 2017, à 3%, portée notamment par la hausse de la production de produits agricoles. L’étude fait également cas du fait que les pays de la zone franc ont continué d'enregistrer des taux d'inflation (+ 0,8% en moyenne annuelle), nettement plus faibles que ceux de l'Afrique subsaharienne (+ 11%) en 2017. Cette inflation très modérée est observée dans l'ensemble des régions de la zone franc, tant en CEMAC, avec + 0,9% en moyenne annuelle, et en Union des Comores (+ 1%). En outre, l'arrimage à l'euro a protégé les pays de la zone franc des chocs inflationnistes consécutifs, et des fortes dépréciations du taux de change, auxquelles ont été confrontés les pays en développement les plus vulnérables, soutient la Banque de France. Ce rapport de la zone franc a été rénové et recentré sur les évolutions globales et structurelles, notamment la montée de l'endettement public, les liens entre États et banques et la diversification des exportations qui demeure insuffisante pour favoriser le développement économique.
Ouakaltio OUATTARA