Privatisations : LES BANQUES PUBLIQUES à LA TRAPPE

La privatisation de la BHCI avait été recommandée en 2013 par le cabinet d’audit PwC.

Débutée en décembre 2013, la privatisation des banques publiques ivoiriennes se poursuit. La Banque de l’Habitat de Côte d’Ivoire (BHCI) et Versus Bank devraient, dans les mois à venir, rallonger la liste.

Annoncée il y a peu, la privatisation des établissements bancaires à capitaux majoritairement publics, dont la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (BHCI) et Versus Bank, devrait, selon un rapport de la Banque mondiale publié fin juillet, « intervenir avant la fin 2017. » Une politique qui touchera bientôt la Banque nationale d’investissement (BNI) et la Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE).

100% au privé « La privatisation de la BHCI (55,9%) et de Versus Bank (100%) a été annoncée et devrait intervenir avant la fin de 2017 », indique le rapport. Une privatisation qui intervient après que l’État, début juillet, eut cédé 841 500 actions, représentant 10 % de ses parts, du capital de Nsia banque sur le marché boursier et que la banque d’affaires Rothschild & Cie, l’un des plus grands acteurs de fusion-acquisition de la place de Paris, a obtenu un mandat de conseil financier pour la cession des actifs de Versus Bank. Près de 67% du capital de cette institution financière devrait ainsi être cédé à un groupe bancaire et 33 % à des investisseurs nationaux. Pour la BHCI, les 51% des actions de l’État seront cédées à une société Canadienne contre 4,9% au personnel de la banque, révèlent des sources proches du gouvernement. Le rapport de la Banque mondiale relève que les problèmes de la Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE), placée sous administration provisoire depuis 2015, demeurent, car ses fonds propres restent négatifs, en dépit des 35 milliards de francs CFA injectés par le gouvernement en 2016. « Le gouvernement devrait rapidement trouver une solution pour la CNCE, qui représente un risque budgétaire, notamment avec la mise en œuvre du plan de restructuration et de capitalisation récemment adopté », recommande la Banque mondiale. Quant à la Banque nationale d’investissement (BNI), selon des sources bien introduites, elle devrait également être bientôt privatisée, suite aux déboires qu’elle connait depuis 2015, avec une alerte de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) indiquant que la BNI avait enregistré un résultat net de « -15 milliards de francs CFA». En décembre 2013, le gouvernement ivoirien avait donné une liste de 15 sociétés à privatiser lors d’un Conseil des ministres. À ce jour, seules deux institutions financières (CNCE et BNI) sont encore en sursis.

Ouakaltio OUATTARA

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