Pour la campagne 2019 / 2020, les stocks mondiaux de café resteront abondants. D’après les dernières données, le surplus mondial sera d’un peu plus de 1,54 million de sacs pour la saison. Un volume qui devrait alimenter la baisse des prix de cette matière première.
Le rapport mensuel pour le mois de septembre de l’Organisation internationale du café - cacao (ICCO) se veut alarmant et ne devrait pas faire plaisir aux producteurs de café du monde entier. Déjà fragilisés par la Covid-19, ils devront faire face à une chute drastique des prix sur le marché mondial, saturé par la production de la campagne précédente.
Chute des prix Le surplus mondial de fèves devrait s’élever à 1,54 million de sacs (de 60 kg) d’ici la fin de la campagne. Pour l’ICCO, la production mondiale est attendue à 169,34 millions de sacs, soit un recul de 2,2% par rapport à la saison précédente. Malheureusement, ce recul de la production ne sera pas profitable aux différents producteurs. Une situation qui s’explique par le fait que, de son côté, la consommation mondiale enregistrera aussi une légère baisse, de 0,5%, à 167,81 millions de sacs, en raison du coronavirus qui ralentit l’économie mondiale et affecte considérablement la vente de café hors domicile. D’après l’ICCO, la demande devrait chuter entre 0,6 et 1,3% dans les 5 principales zones de consommation de la fève, à savoir l’Union européenne, les USA, le Brésil, le Japon et l’Indonésie. Le volume excédentaire attendu devrait s’ajouter au surplus de 4,4 millions de sacs déjà accumulé durant la saison caféière 2018 / 2019 et contribuer à la dégradation des cours mondiaux de la matière première. L'ICCO a ainsi augmenté de 38 000 tonnes ses estimations mondiales de broyage, à 4,750 Mt. Les broyages augmenteront de 6% en Asie et en Océanie pour atteindre 1,1 Mt, de près de 4% aux Amériques à 905 000 tonnes, de 2% en Europe, à 1,748 Mt, et de 2% en Afrique, à 985 000 tonnes. Le surplus, combiné à l’arrivée sur le marché de la majorité de la récolte caféière 2020 / 2021 du Brésil, premier producteur mondial, dans les prochains mois, limitera les perspectives d’amélioration des prix. Pour rappel, le café est la seconde matière première la plus échangée au monde, après le pétrole. La Côte d’Ivoire, troisième producteur mondial, devra donc s’apprêter à un amortir le choc au niveau de ses recettes douanières.
Yvann AFDAL