La mine de bauxite de Bongouanou (198 km à l’Est d’Abidjan) détenue par l’entreprise Lagune Exploration Afrique (LEA), propriété de Michel Moumini Bictogo, pourrait rapporter à l’Etat de Côte d’Ivoire des bénéfices cumulés à hauteur de 42,7 milliards FCFA sur les vingt prochaines années en phase d’extraction.
C’est un gisement de taille importante qui pourrait rapporter à l’État ivoirien la somme de 42,7 milliards de francs CFA de bénéfices cumulés sur la vingtaine d’années que va durer l’extraction de la mine de bauxite à Bénéné, Agbonou, Afféré, Elinzoué, et N’Guinou, cinq villages du département de Bongouanou », a indiqué début juin le président du conseil d’administration de Lagune Exploration Afrique (LEA), Michel Moumini Bictogo, joint au téléphone par JDA. Principal actionnaire aux côtés d’autres associés ivoiriens, l’homme d’affaires est également présent dans l’agrobusiness, la joaillerie, l’habillement, la restauration, la micro finance et les équipements sportifs. Selon l’entreprise minière détentrice du permis d’exploitation des gisements, les seuls plateaux de Bénéné, riches en bauxite estimée à 18 millions de tonnes, et dont la teneur en alumine serait de 46%, justifieraient des investissements sur ce projet à hauteur d’au moins 1,5 milliard de francs CFA. « Les stocks pourraient s’accroître au fur et à mesure, pour atteindre des quantités au-delà des 20 millions de tonnes », a confié de son côté Gervais Bouchard, vice-président Afrique subsaharienne et directeur général de Norda Stelo, le cabinet européen retenu avec Ernst & Young pour l’étude de faisabilité technique et financière.
Annoncé s avant la fin de l’année, les travaux d’extraction du minerai pourraient démarrer plus tôt que prévu, d’autant que les démarches liées à l’obtention du permis d’exploitation des gisements auprès du département des mines « ne sauraient tarder à aboutir », selon un agent du ministère. « Dans la quête de l’obtention de ce permis, l’arrêté d’approbation de l’étude d’impact environnemental et social qui vient compléter le rapport sur la faisabilité technique et financière du projet est une pièce maîtresse », tient par ailleurs à préciser Moumini Bictogo. C’est pourquoi LEA devrait assurer son projet de bauxite des garanties environnementales en vigueur, à la fois au plan national et international, conformément au nouveau code minier ivoirien.
Spécialisée dans la recherche et l’extraction de la bauxite, l’entreprise, qui mise sur un chiffre d’affaires annuel de 35 milliards de francs CFA, soit des recettes globales de 700 milliards sur toute la durée de l’extraction jusqu’en 2036, et un taux de rendement interne (TRI) de 37,40%, devrait contribuer au développement de la région, à travers ses investissements. Ainsi, 8 milliards sont prévus pour appuyer les communautés et contribuer à résoudre en partie la question du chômage par la création d’environ 243 emplois directs et plus de 1 000 indirects. «Lizetta», dénomination du projet industriel minier de Bongouanou, est à la fois une exploitation du gisement de bauxite et une usine de calcination de ce minerai.
Tony NAHOUNOUX