L’opération menée depuis 2014 contre l’orpaillage clandestin ayant abouti au démantèlement de 429 sites illégaux et à l’interpellation de centaines de personnes, ne semble pas avoir donné les résultats escomptés. Fin 2016, le ministère des Mines dénombrait 185 sites d’orpaillage clandestins, dont 142 anciens sites recolonisés et 47 nouveaux. Une réalité qui a poussé le gouvernement a désormais accorder
des autorisations à de petites unités artisanales pour la reconversion des orpailleurs, dans le but « d’arriver à un développement harmonieux de l’exploitation minière à petite échelle à côté du secteur minier industriel », a indiqué à JDA le ministre des Mines, Jean-Claude Brou, qui avait invité les différents acteurs de ce secteur à la réflexion sur une nouvelle politique de lutte contre l’orpaillage clandestin, du 14 au 15 juin. De
janvier à juin 2016, « près de 45 autorisations d’exploitation artisanale et semi industrielle » ont déjà été délivrées, selon le ministre. Cette politique vise à réduire le nombre de clandestins et à encadrer l’exploitation de certains sites qui échappent au contrôle des industriels. C’est un véritable défi dans un contexte où cette activité illégale tend à coloniser toutes les régions aurifères du pays, avec des conséquences désastreuses
tant pour les sols que pour l’économie ivoirienne. Depuis 2011, sur 200 permis de recherches attribués et en cours de validité, plus de 150 concernent l’or. Ce qui a permis à la Côte d’Ivoire d’extraire 25 tonnes d’or en 2016, grâce aux quatre multinationales travaillant dans ce secteur. De quoi encourager le pays à ouvrir deux autres unités industrielles en 2017, selon des sources proches du ministère des Mines.
Ouakaltio OUATTARA