Emploi-jeune : Difficile décollage

Plus de 5 ans après la création d’un ministère de l’Emploi-jeune, la jeunesse ivoirienne s’interroge encore sur la portée des projets d’aide qui lui ont été annoncés.

En tenant compte des réalités du terrain, la proportion du chômage en Côte d’Ivoire se situe entre 23 à 26%, selon le gouvernement. Mais la jeunesse se sent-elle concernée aujourd’hui par la politique de l’emploi ?

Manque de visibilité « Nous manquons de chiffres pour évaluer la situation. Par contre, ce que je peux dire, c’est que la plupart des étudiants qui sortent des universités sont obligés de se reconvertir s’il veulent espérer travailler un jour. Quelques uns auront le concours à la fonction publique, mais un grand nombre se cherchera », explique Apalo Jean Roland, gérant d’une entreprise de gestion immobilière, ancien Président d’une association d’étudiants et de jeunes, titulaire d’un master en histoire. Après son diplôme, les portes de l’emploi lui sont restées fermées. Alors, il jettera son dévolu sur l’entreprenariat. Mais ce fut un véritable parcours du combattant. « Je n’ai pas eu accès à l’aide financière que je souhaitais », poursuit Apalo. À l’entendre, l’État n’en fait pas encore assez pour les jeunes.  

Espoir Pourtant, il ne cesse d’œuvrer dans la politique d’aide aux jeunes. 52 129 ont déjà bénéficié de programmes de développement des compétences, « Une formation, mon passeport pour l’emploi » et les Formations complémentaires qualifiantes (FCQ). 36 728 jeunes ont eu des stages-école, de qualification et d’emploi direct pour multiplier leurs chances sur le marché du travail.  41 593 jeunes ont été soutenus dans le cadre du développement de leurs Activités génératrices de revenus (AGR) et leurs micro-entreprises, ainsi que dans les Travaux à haute intensité de main-d’œuvre (THIMO), de 2015 à 2017. Mais, pour Sylla Alhouceine, le Président de l’Association des professionnels de ressources humaines de Côte d’Ivoire (Aprhci), la question de l’emploi jeunes et de l’aide qu’il nécessite se situe au niveau de la vision de l’État. Quel modèle de jeunes voulons-nous créer ? Cela, souligne-t-il, doit se ressentir dans les filières d’orientations, dans la valorisation de certains métiers. D’un autre côté, il faut parvenir à une véritable culture de l’entreprenariat. Mais au niveau du ministère de le la Promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, on estime que le gouvernement s’occupe suffisamment du problème. « L’emploi des jeunes a toujours été au cœur de la politique. En plus des actions déjà menées, il est prévu, pour le programme Développement des compétences, de toucher près de 80 000 bénéficiaires. 8 500 jeunes auront des emplois salariés directs », explique un proche du ministre.

Raphaël TANOH

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