Avec une production s’élevant à près de 450 000 tonnes de bananes dessert en 2019, la Côte d’Ivoire est en tête des pays africains producteurs, avec un chiffre d’affaires de 145 milliards de francs CFA, ce qui correspond à 7% du Produit intérieur brut (PIB) agricole et à 3% du PIB national. Mais, selon l’Observatoire national de la compétitivité des entreprises (ONCE), en partenariat avec le Secrétariat exécutif du Comité de concertation État / Secteur privé, des défis majeurs demeurent malgré ces performances. Selon une analyse, la Côte d’Ivoire fait face à la rude concurrence des pays d’Amérique centrale et du sud, qui exportent d’énormes quantités de bananes dessert vers l’Union européenne, 4,6 millions de tonnes contre 1,2 millions de tonnes pour la zone Afrique – Caraïbes - Pacifique (ACP), dans un contexte de libéralisation des échanges. La faible consommation de cette banane sur le marché local, le faible ratio de rendement à l’hectare (50 tonnes), ajouté aux coûts élevés de production sont les principaux facteurs qui handicapent la compétitivité de cette filière. Face à tout cela, les acteurs de la banane dessert, réunis au sein de l’Organisation des producteurs - exportateurs de bananes, d'ananas, de mangues et autres fruits de Côte d'Ivoire (OBAMCI), souhaitent un soutien financier plus accru de l’État à l’endroit de la filière, une poursuite de la politique d’installation de nouveaux planteurs, une défiscalisation du carburant utilisé par les exploitants de la banane dessert et un accès plus facile aux intrants.
Anthony NIAMKE