Troisième producteur mondial de café, la Côte d’Ivoire a vu sa production chuter au cours des quatre premiers mois de l’année 2019. Et ce dans un contexte où elle espérait compenser avec le café la chute des prix du cacao.
Comptant parmi les principaux produits de l’économie ivoirienne, le café ne se porte pas bien en 2019. Troisième au niveau mondial et première en Afrique en termes de production, la Côte d’Ivoire enregistre une chute de sa production.
Perte de couleurs Selon les chiffres officiels du ministère de l’Économie et des finances, le café a enregistré une baisse de près de 13 700 tonnes au premier trimestre 2019 par rapport aux trois premiers mois de 2018, soit un déficit de 14,8%. La production à fin mars passe ainsi de 92 374 t de janvier à avril 2018 à 78 707 pour la même période en 2019. Un repli qui, selon un rapport du ministère de l’Agriculture, s’explique par « un repos végétatif après un bon niveau de production atteint en 2018 ». La filière caféière s’était redressée en 2017 - 18 à 1,3 million de tonnes récoltées, après être tombée à 817 000 t en 2016 - 17 lorsqu'une sévère sécheresse avait impacté les zones de production entre janvier et mars 2016. Le prix garanti bords champs du café pour la campagne 2018 - 2019 a été fixé à 700 francs CFA le kilo. La production du café vert a atteint 17 488 tonnes au premier trimestre 2019, contre 10 435 tonnes aux trois premiers mois de 2018, soit une hausse de 7 053 tonnes. Le marché international du café demeure « extrêmement mauvais », selon le Conseil café cacao (CCC) et s’explique par une offre mondiale très élevée avec une production record de près d'un million de tonnes pour le Vietnam et de 680 000 tonnes pour l'Indonésie. Pour permettre au pays de reprendre sa place, le gouvernement a mis en œuvre en octobre 2013 un programme de relance de la caféiculture en Côte d'Ivoire d'un montant de huit milliards de francs CFA, mené par le CCC, avec pour objectifs de redynamiser le secteur, d’induire la création de valeur ajoutée sur le produit « origine Côte d'Ivoire » et d'atteindre 400 000 tonnes en 2020. Il prévoit également la réhabilitation de plus de 75 000 hectares de vergers, l'appui au renforcement des capacités de plus de 100 000 producteurs et l'augmentation de leurs revenus, sans compter l'introduction d'une nouvelle variété pour révolutionner la filière.
Ouakaltio OUATTARA