La demande mondiale en noix de cajou demeure modérée, avec des prix stables dans plusieurs pays mais en chute libre en Côte d’Ivoire. Une situation de plus en plus insoutenable pour les producteurs, qui n’ont plus de lisibilité sur les fluctuations du secteur.
Les usines de transformation vietnamiennes, qui semblent avoir beaucoup exporté en mars et en avril, sont bien approvisionnées, car, en plus de la production locale et cambodgienne, elles bénéficient de l’offre des importations de février et de mars de noix ouest-africaines qui sont maintenant arrivées dans le port d’Ho Chi Minh Ville. Elles passent donc très peu de nouvelles commandes, selon le spécialiste des matières première Nkalo, qui indique que les transformateurs indiens continuent de commander régulièrement en Afrique de l’Ouest mais en étalant leurs commandes et en réduisant progressivement leurs prix d’achat.
Une baisse pour une hausse De janvier à avril, les importations totales du Vietnam en noix de cajou brutes ont progressé de 11%, à 813 908 tonnes (t). Le principal fournisseur, le Cambodge, a affiché une baisse de 12%, à moins de 500 000 t, tandis que toutes les origines africaines étaient en hausse, Tanzanie en tête, suivie de la Côte d’Ivoire, toutes deux respectivement en progression de 56% et 17%, avec près de 100 000 et de 54 000 t chacune. Le Ghana et le Nigeria ont enregistré un bond spectaculaire, respectivement de 166% et 136%, avec des volumes d’un peu plus de 30 000 et 14 000 tonnes. Côté production, Nkalo fait le tour détaillé de la situation dans chaque pays africain. S’agissant de l’Afrique de l’Ouest, la demande en noix de cajou brutes est faible ou diminue en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Ghana, tandis que cette demande reprend au Mali, au Bénin et au Nigeria. Quant au Sénégal, Nkalo note une offre très importante aux niveaux des zones de collecte en Casamance. Certains opérateurs rencontrent des difficultés pour trouver des camions pour le transport de leurs marchandises vers le port de Ziguinchor, car les noix affluent dans les villages de production, précise le spécialiste. Toutefois, en Côte d’Ivoire, si le prix bord champ, fixé à 315 francs CFA, avait franchi la barre de 400 francs, il a dégringolé depuis fin mars pour stagner autour de 150 francs CFA. Une situation qui plongé dans le désarroi plusieurs producteurs.