Si la Côte d’Ivoire est la plaque tournante de la musique africaine, c’est aussi parce qu’il y a de vrais danseurs. Zoom sur un talent naissant.
Au début était la danse classique, la danse codifiée promue sous le règne du roi Louis XIV. Et puis, peu à peu, on a trouvé cela monotone, trop ennuyeux. Voilà comment verra le jour la danse contemporaine, leste, volatile, libre. Elle n’a pas de limite et se charge du sens dont on veut bien la doter. Aspirez-là, elle viendra à vous ; donnez-lui une tout petite impulsion, vous la verrez voltiger dans l’autre sens, telle une plume. Bien sûr, il est question ici de danse professionnelle. Et c’est dans cet univers affranchi que sont nés des talents comme Nestor Gahé, chorégraphe aujourd’hui en Allemagne ou encore Hypolyte Bohouo, également chorégraphe en Belgique.
Inspirations Des monuments qui ont inspiré Yao Kikoko Harmann au « Club d’art et de ballet africain » du campus de Cocody. Ce jeune artiste chorégraphe et danseur est déjà un champion national. S’il le dit tout bas, c’est bien parce que son humilité n’a d’égale que son talent. Le meilleur chorégraphe 2012 du festival « Vacance culture » dans la discipline danse et création est aussi l’homme choisi par la structure spécialisée dans l’évènementiel, Azen Prod, pour diriger la chorégraphie de l’une des plus grandes représentations dans le milieu : Cet extraordinaire danseur a déjà conquis son public. Il vient juste de terminer un solo (pièce exécutée par une personne). Le titre, « Moi seul ». Son ambition ? Parvenir à créer une école de danse. Et aussi voir un jour le ministère de la Culture créer un fonds pour ce créneau, mais également des textes précis. « Les danseurs n’ont pas de statut. Sur un projet de 2 à 3 millions franc CFA par exemple, on ne lui donne que 400 000 franc CFA. La Côte d’Ivoire est l’un des pays les riches en matière de danse. Le problème c’est qu’il n’y a pas d’organisation, pas d’association, pas de syndicat. Et par-dessus tout, une mauvaise gestion, se désole-t-il.
Raphaël TANOH