Plusieurs fois annoncé et démenti, le retrait du chantier de l’université Amadou Mahtar Mbow, sise à Diamniadio, au Sénégal, à l’entreprise Marylis BTP a été confirmé par le ministère de l’Enseignement supérieur de ce pays.
À Abidjan, les réactions ne sont pas faites attendre. L’entreprise de l’homme d’affaires ivoirien, Marylis Btp Sénégal, dénonce la décision unilatérale prise par le ministère de l’Enseignement supérieur du Sénégal de mettre un terme à la convention liant le groupement Marylis BTP – Monofasica –Touba Matériaux et l’État du Sénégal, relative à la construction de l’Université Amadou Mahtar Mbow de Diamniadio.
Bras de fer Par courrier en date du 27 décembre 2019, le ministère de l’Enseignement supérieur du Sénégal, « de façon unilatérale et en violation des règles contractuelles », a mis un terme à la convention liant le groupement Marylis BTP – Monofasica –Touba Matériaux et l’État du Sénégal relative à la construction de l’Université Amadou Mahtar Mbow, explique l’entreprise. Celle-ci poursuit en indiquant que, bien que réfutant les motifs allégués, elle a pris acte de cette décision et de ses suites. « Elle a toutefois pris le soin de relever à l’endroit de l’autorité concédante que l’esprit qui a gouverné la signature et l’exécution du marché, les dernières discussions et décisions relatives à sa réévaluation financière, le projet de signature d’un avenant et la production d’un nouveau planning d’exécution sont autant d’actes en contradiction avec la décision de résiliation opérée. Décision qui ruine deux ans de négociations entre les parties pour lever les blocages freinant la bonne exécution de ce projet ». De sources proches des autorités sénégalaises, cette décision est l’épilogue d’un bras de fer entre l’entreprise et le Sénégal autour du coût du projet et du retard dans sa livraison, alors que celle-ci était prévue pour 2018. La société Marylis BTP, pour la sauvegarde de ses intérêts, « a décidé d’en référer à ses conseils », lit-on dans le communiqué signé de la Direction générale de l’entreprise. Selon l’homme d’affaires ivoirien, le projet avait été sous-évalué. « On a dû faire face à un sol argileux. Il fallait donc faire des fondations plus solides. De 2 milliards de francs CFA nous sommes passés à un coût de 15 milliards. Donc il y a eu un surcoût. On a donc pris sur nous de refaire l’étude. Dans la réalisation de cette étude, on s’est rendu compte que le projet était sous-évalué », soutient Adama Bictogo.
Yvan Afdal