Pour la campagne 20152016, la production ivoirienne de coton a enregistré un recul de 30%. Selon l’Intercoton qui a fait cette révélation, la contre-performance est due aux conditions météorologiques défavorables et à l’usage de semences de mauvaise qualité.
De 450 000 tonnes en 2015, la récolte ivoirienne de coton est passée à 310 000 cette année. Ce qui représente un recul de 30%, révèle l’organisation interprofessionnelle agricole de la filière coton (Intercoton). Selon un document de statistique rendu public dimanche dernier, en dépit de cette chute, plus de 37 milliards de francs CFA de revenu net a été distribuée aux producteurs ivoiriens au titre de la saison 2014-2015. Et cela, alors même que, selon cette même source, la recette d’exportation du coton est estimée à environ 100 milliards par an.
Sensibilisation
Quand Intercoton explique cette contreperformance par les conditions météorologiques défavorables et l’usage de semences de mauvaise qualité, avec un rendement sans précédent de 776 kg/ha, plusieurs producteurs, eux, l’attribuent à d’autres facteurs. Au nombre de ceux-ci, la cherté et l’inefficacité de certains intrants, et une mauvaise pluviométrie. À un mois du début de la nouvelle saison, les premiers responsables d’Intercoton ontils tenu à remotiver les producteurs. Déjà, au mois de mars dernier, voyant les choses venir, ils avaient pris le soin de prépa- rer les acteurs de la filière coton.
En marge de l’atelier de restitution des résultats de l’analyse des données collectées et d’adoption d’un schéma de res- tructuration des OPA de la filière coton, ces derniers ont déclaré aux producteurs que pour eux, la contreperformance de cette année laissait profiler de l’espoir. Autrement dit : un recul pour mieux sauter.
Bons auspices
Pour sa part, la Compagnie ivoirienne pour le développement du textile (CIDT), saisissant l’opportunité d’une visite de travail à Niakara et à Tafiré, dans la région du Hambôl au mois de mai dernier, avait tenu à rassurer les producteurs. Certes, la campagne 20152016 a été l’une des campagnes les plus difficiles pour la filière coton en Côte d’Ivoire, mais celle de 2016-2017 s’annonce sous de bons auspices annonce la CIDT. Qui n’a pas manqué d’exhorter les cotonculteurs à s’investir davantage dans la culture de l’or blanc, l’État ayant décidé de tout mettre en œuvre pour améliorer leurs conditions de vie. Ce que confirmera le Premier ministre Daniel Kablan Duncan le 28 juillet dernier à Tafiré, à la faveur de la cérémonie de lancement du projet d’eau potable. Outre la mise en place d’une structure de régulation et de commercia- lisation à travers le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA), dont l’objectif est d’assurer au producteur au moins 60 % du prix international de référence, une enveloppe de 1,3 milliard de francs CFA a été mobilisée par l’Union européenne (UE), avec pour but d’accroitre la production en attendant la mise en place d’un Fonds spécial de développement (FSD), visant à porter la production nationale de coton, de 350 000 tonnes à 600 000 tonnes par an à l’horizon 2020.
Benoît TANOH