Premier maillon d’un réseau de marchés d’intérêt national, le Marché de gros de Bouaké (MGB) n’a pas encore répondu aux attentes. Afin d’assurer la sécurité alimentaire des populations, le gouvernement met en oeuvre un plan stratégique de redynamisation et de réhabilitation du plus grand espace d’échanges de la zone UEMOA.
Un plan stratégique pour la redynamisation et la réhabilitation du Marché de gros de Bouaké (MGB) est en œuvre depuis quelque temps. Ce projet va nécessiter la mobilisation de 22,5 milliards de francs CFA sur une période de dix ans, et prendra en compte l’épineuse question du non-respect du périmètre de sécurité, principal frein au décollage du MGB depuis 19 ans. À ce sujet, au ministère du Commerce, les services d’Aline Ogba, directrice de l’insertion et de la promotion des activités commerciales (DIPAC) ont indiqué à JDA, le 7 mars, « qu’il est prévu la création d’une brigade de surveillance avec pour mission d’interdire à tous les camions de plus de 10 tonnes de décharger ou charger les produits vivriers dans la ville de Bouaké en dehors du MGB. » De sorte à éviter la concurrence déloyale que dénonce Ali Touré, propriétaire d’un magasin de colas, joint au télé- phone. « Je suis obligé de louer mon m a g a s i n à 100 000 francs CFA par mois, sans être certain de pouvoir vendre 5 000 paniers. Alors que dehors, d’autres font certainement plus en dépensant deux fois moins ». En attendant les marchés de gros d’Abidjan, Daloa, Abengourou et de sept autres chefslieux de région, le MGB, est bâti sur une superficie de 28 hectares, dont seulement 14 aménagés, et 10 occupés par 370 magasins. Selon les chiffres livrés par la DIPAC, en juin 2015, le volume des transactions réalisées par le MGB atteignait seulement 50 000 tonnes de vivriers par an, contre une prévision de 600 000 tonnes. Avec la redynamisation en vue, l’objectif est d’atteindre 200 000 tonnes sur 5 ans, puis à terme 650 000 tonnes au bout de 10 ans. Toujours selon cette source, le tonnage pour certains produits phares, comme la banane plantain est de 34 680 tonnes, de 66 000 pour l’igname, de 358 000 pour la cola, et de 1 091 860 pour la noix de cajou. En 1998, il était prévu que ce projet de marché de gros injecte 5% de son chiffre d’affaires dans l’économie nationale, et de contribuer et de contribuer de manière substantielle aux caisses de l’État.
Benoît TANOH