Fixer les prix bords champs du cacao concomitamment. Telle était la volonté des Présidents ivoirien et ghanéen. Pour la campagne ouverte le 1er octobre c’est un pari gagné. Reste désormais à mener la bataille pour obtenir un prix plancher.
Premier producteur et exportateur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire a ouvert la campagne 2017 / 2018 de la fève ce lundi 1eroctobre. Le prix bords champs a été fixé à 750 francs CFA, soit 50 francs de plus que pour la campagne précédente, dont la production est estimée à environ 1,95 million de tonnes, avec un peu plus de 100 milliards pour les producteurs. La Côte d’ivoire et le Ghana s’étaient engagés en janvier 2018 à fixer leurs prix à la même date. C’est désormais chose faite.
Des efforts Les deux pays, 60% de la production mondiale au total, espèrent d’ici janvier 2019 trouver un accord sur un prix plancher. «L’objectif est de fixer un prix commun et les deux Présidents ont initié un rapprochement des systèmes de commercialisation. Le point majeur est de s’entendre sur la fixation du prix. Nous travaillons sur ce projet et à la définition d’un prix plancher. Cela veut dire que si nous arrivons à nous entendre nous pourrons décider des cours mondiaux et de vendre ou non nos productions », explique le Directeur général du Conseil café - cacao (CCC), Yves Brahima Koné. Selon lui, même si le Ghana maintient son prix bords champs de la campagne précédente (830 francs CFA), le cacao ivoirien ne prendra pas les routes des ports ghanéens. « Le Ghana a une monnaie qui n’est pas stable et qui peut chuter à tout moment, ce qui fait que nous avons des prix apparemment différemment. Avec les coûts de transport, les acheteurs perdront s’ils veulent transporter le cacao vers Accra », prévient-il. Selon les prévisions de certains traders, la production ivoirienne pour la campagne 2017 / 2018 devrait connaitre une légère baisse. En cause, les conditions climatiques instables et le swollen shoot, une maladie qui attaque les plants. L’autre défi à relever pour les dirigeants du CCC sera de maintenir le prix bords champs durant toute la campagne. Lors des années précédentes, certains acheteurs avaient rusé sur les marchés sans être pris par la police. Enfin, d’ici 2020, la Côte d’Ivoire doit augmenter son taux de transformation locale de la fève si elle veut impacter le prix au niveau mondial.
Ouakaltio OUATTARA