Encore quelques jours de patience pour la SITARAIL, qui attend vivement la réparation du pont-rail de Dimbokro sur le fleuve N’Zi, qui s’est affaissé le 6 septembre dernier. En attendant, tout est mis en œuvre pour la reprise de la circulation ferroviaire.
A ucune information ne filtre sur l’ampleur des dégâts causés par l’affaissement du pont-rail sur le fleuve N’Zi, à Dimbokro, mais aucune victime humaine n’est heureusement à déplorer. Quatre jours après, un communiqué produit par la direction générale de la Société internationale de transport africain par rail (SITARAIL) informait de la reprise partielle de la circulation ferroviaire. Lundi dernier, Joël Housninou, directeur général de cette filiale du Groupe Bolloré Africa Logistics, qui exploite le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou, s’exprimant sur les antennes d’une radio internationale, se disait optimiste quant à l’avancée des travaux de réhabilitation sous 15 jours. L’objectif est donc de reprendre la circulation des trains le vendredi 23 ou le samedi 24 septembre. Une véritable course contre la montre.
Ligne vitale
Pour les premiers responsables de la SITARAIL, il est plus qu’impérieux de rétablir le trafic ferroviaire, estimé à environ 910 000 tonnes de marchandises et 300 000 passagers par an. Les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et le Bur- kina Faso sont passés d’environ 165 milliards en 2011, à environ 290 milliards de francs CFA en 2014. Aussi, afin de ne pas compromettre ces transactions, la SITARAIL a décidé de mettre en place un type de transport rail-route. Ce système va s’intensifier assez rapidement, vu qu’il est prévu cinq trains de marchandises qui approvisionneront les marchés ivoiriens et burkinabè chaque jour, dont trois au départ d’Abidjan.
Investissements lourds
L’af- faissement du pont-rail sur le N’Zi, après une série de déraillements sur cette même voie, notamment le 24 juillet à hauteur de Bouaké, sans dom- mage humain, et un mois plus tard au niveau de la ville de Banfora, au Burkina Faso, vient rappeler la nécessité d’accélérer les travaux de réhabilitation de cette voie. Michel Roussin, président du Conseil d’administration de la SI- TARAIL le disait déjà au début du mois de septembre 2015. « Il y avait urgence à développer ce chemin de fer pour en faire un instrument de haute productivité », déclarait-il, à l’occasion du lancement des travaux de réhabilitation des 1 260 km de rail qui relient la capitale ivoirienne à Ouagadougou. En son temps, le coût du chantier avait été estimé à 262 milliards de francs CFA sur cinq ans. Au mois de juillet dernier, le Bur- kina Faso, la Côte d’Ivoire et la SITARAIL procédaient à la signature d’une convention de concession révisée pour la gestion et l’exploitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou.Selon ce document de partenariat public privé, les investissements de renouvellement et de maintenance des infrastructures du réseau ferroviaire sont désormais essentiellement de la responsabilité de la SITARAIL. Le Groupe Bolloré investit également pour relancer le projet de « boucle ferroviaire », couvrant 2 700 km, dans le but de relier cinq pays d’Afrique de l’Ouest: Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Niger, Bénin et Togo. Cela passe par la rénovation des lignes existantes et la construction de nouvelles, en particulier entre le Niger et le Burkina Faso et entre le Niger et le Bénin.
Benoît TANOH