Alors qu’elles tablaient sur une croissance autour de 8 %, avec la probabilité d’atteindre une croissance à deux chiffres, les autorités ivoiriennes devront revoir leurs prévisions. Et pour cause, le Fonds monétaire internationale (FMI) annonçant un léger recul.
Les voyants économiques sont certes au vert, mais les autorités ivoiriennes devront revoir à la baisse leurs prévisions de croissance pour les deux prochaines années. Telles sont les conclusions de l’évaluation effectuées par le Fonds monétaire international (FMI) à l’issue des 2èmes revues des accords conclus au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), rendues publiques le 16 janvier.
Leger recul Selon les projections du FMI, dont JDA a eu copie, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) à prix constants en Côte d’Ivoire devrait enregistrer un recul à 6,9% en 2020, malgré la vigueur des investissements directs des entreprises (IDE) et des investissements publics. La croissance de la première économie de l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) devrait rester assez vigoureuse, à une moyenne de 7%, entre 2017 et 2019. Légèrement en deçà des projections des autorités ivoiriennes, qui tablaient sur une croissance de 8,3% en 2018. L’inflation, estimée à 1,6% actuellement, devrait passer à 1,2%. Des projections que tempère le FMI, pour lequel les risques qui pèsent sur la croissance de l’économie du pays sont équilibrés et tiennent essentiellement « au rythme des réformes, aux fluctuations des prix à l’exportation et à d’éventuelles tensions économiques internes ». Tensions déjà palpables avec la nouvelle annexe fiscale, qui fait grand bruit dans le secteur privé, poussant le Président Ouattara à annoncer des consultations autour de cette ponction jugée « étouffante ». Expliquant ses chiffres, le FMI impute ce léger recul au « déclin de la productivité, du fait du rattrapage après-conflit et de la répartition inégale des fruits de la croissance ». L’institution de Bretton Woods estime que le taux de pauvreté enregistré reste très élevé, à 44%, soit moins de 2% qu’en 2015. Situation qui pousse le FMI à souhaiter « la poursuite des réformes structurelles, l’amélioration du climat des affaires, un meilleur ciblage des investissements publics et l'augmentation des dépenses favorables aux pauvres ». Pour rappel, la Côte d’Ivoire a enregistré une croissance moyenne de son PIB réel de 9% sur la période allant de 2012 à 2016, favorisée principalement par une conjoncture extérieure propice, une stabilité intérieure et une série de réformes structurelles.
Ouakaltio OUATTARA