81 000 petits commerçants et presque autant de transporteurs du secteur informel attendent de l’État un appui pour sortir de la crise due à la pandémie du coronavirus.
Face à la crise sanitaire, la Côte d’Ivoire a élaboré un plan économique, social et humanitaire estimé à 1 700 milliards de francs CFA. Un plan présenté le 31 mars dernier par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Plus d’un mois après, qu’en est-il de cet ambitieux programme ?
Longue attente Un membre de la Fédération nationale des acteurs de commerce (FENACCI) donne des pistes. Selon notre informateur, les commerçants qui font partie du secteur informel sont au nombre de 81 000. « La base de données des commerçants enrôlés dans le cadre du projet de la carte des commerçants, lancé en mars 2018 par l’État, compte 81 000 commerçants. Ce sont des données fiables, détenues par l’UNITEC, la structure chargée de mettre en œuvre ce projet. C’est ce nombre minimum d’acteurs que l’État doit prendre en compte pour aider les petits commerçants, opérant dans l’informel mais faisant vivre plusieurs autres personnes, à sortir des difficultés du fait de la crise sanitaire mondiale », affirme-t-il. Pour l’instant, le processus de décaissement des fonds en appui n’est pas à l’ordre du jour. Au niveau des transports, d’après Adama Yéo, Président du Groupement des chauffeurs, un recensement est en cours depuis plus d’une semaine. « On relève votre nom et celui de votre employeur. Nous l’avons déjà fait et nous avons ici nos fiches », explique M. Yéo. Mais aucune autre information ne leur est parvenue concernant la suite des opérations, à entendre le transporteur. Au ministère de l’Économie et des finances, un cadre proche du dossier, qui a requis l’anonymat, explique que depuis quelques jours un fonds national d’urgence a été mis sur pied. « Des comités ont été mis en place. Les présidents des comités ont été nommés. C’est à ces comités que les ressources financières seront affectées », souligne-t-il. À en croire notre source, les comités sont composés de représentants des différents secteurs d’activité. S’agissant notamment du secteur informel, c’est un fonds de 100 milliards de francs CFA qui est prévu pour aider les différents acteurs. Ils devront néanmoins patienter encore quelques jours avant de toucher le jackpot.
Raphaël TANOH