Logements sociaux : Un cadeau fiscal pour booster les projets

Une fiscalité plus avantageuse pourrait encourager les promoteurs immobiliers.

Le gouvernement ivoirien veut réussir son pari d’atteindre 250 000 logements d’ici à 2020. Conscient du retard enregistré depuis le lancement de cette opéra¬tion en 2013, il veut accélérer en proposant un abattement fiscal de 50% de l’impôt sur les bénéfices.

Initié avec pour objectif de construire 250 000 logements d’ici 2020, le programme de construction de logements sociaux s’est vite grippé. Résul­tats, en décembre 2016, seul un lot de 512 logements a pu être livré. Conscient de ce retard, le gouvernement lance une nou­velle initiative pour rattraper le retard.

Un pas en avant Dans son communiqué du Conseil des ministres du mercredi 10 mai, Anne désiré Ouloto, porte-pa­role adjoint du gouvernement annonçait « un abattement fiscal de 50% de l’impôt sur les béné­fices en faveur des entreprises constituées pour exécuter un programme de construction de logements à caractère éco­nomique et social.» Ce cadeau fiscal est subordonné à la réa­lisation d’un programme de construction de 250 logements dans le district d’Abidjan et de 25 logements pour les pro­grammes dans le reste du pays, avec pour objectif « d’apporter une réponse appropriée et du­rable à la question du déficit de logements et un coup d’accélé­rateur au programme gouverne­mental de logements sociaux. » Une bonne nouvelle pour les entreprises du secteur, qui évo­quaient des difficultés d’accès au financement et qui ont désormais de nouveaux ar­guments à faire valoir auprès des investisseurs pour relancer les nombreux chantiers ouverts, explique Souahalio Camara, ingénieur BTP. Mais, poursuit-il, les efforts du gouvernement doivent également « toucher les taux de prêts immobiliers auprès des banques pour les stabiliser à 5,5%, contre 7 à 9 % actuellement. » Par ailleurs, les promoteurs sont confrontés à d’autres préoccupations que sont les problèmes fonciers, le manque de voirie et réseau di­vers, et le manque de rentabilité des maisons en hauteur.Selon les travaux du Bureau national d’études techniques et de dé­veloppement (BNETD) réalisés en 2013, le déficit cumulé en termes de logements atteignait 400 000, avec un accroisse­ment de 10% par an, et une estimation d’un besoin de 500 000 logements aujourd’hui.Depuis 2012, se sont au total 3 000 hectares de foncier qui ont été mobilisés sur le territoire national au profit de ce pro­gramme, 46 promoteurs dont 42 nationaux et 4 étrangers ont été agréés, avec l’enregistre­ment de plus de 120 000 de­mandeurs de logements, selon le ministère du Logement.

Ouakaltio OUATTARA

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