Après avoir connu une flambée des prix en juin, du fait du mois de jeûne musulman, le sucre connait toujours une montée des prix. Retards de livraison selon des voix officielles, ou pénurie, selon les commerçants ?
Oscillant entre 800 et 900 francs CFA de juin à août, le prix au kilogramme (Kg) du sucre a atteint en septembre le pic de 1 100 francs CFA. Une situation qui, selon la Direction générale du commerce, est liée à la baisse de production des industriels ivoiriens, Sucrivoire et Sucaf-Côte d’Ivoire. Leurs prévisions, basées sur la récolte de canne à sucre, se sont avérées erronées et les importations ne sont pas parvenues à combler le déficit.
Retard ou pénurie ? Face à cette situation, la Direction du commerce se veut prudente, afin de ne pas affoler les prix ou alarmer les consommateurs. « La Côte d'Ivoire connait un retard de livraisons en sucre » explique le Directeur général du commerce intérieur, Aimé Koizan, en balayant du revers de la main la thèse de la pénurie. La faible couverture des marchés serait due, selon lui, à un souci logistique lié à la mise à disponibilité des stocks. Il assure qu’au début du mois de novembre prochain, « il ne devrait plus y avoir de tensions sur le marché, car 18 000 tonnes (t) de sucre, représentant la consommation mensuelle des Ivoiriens, sont actuellement stockées dans les entrepôts des industriels. Un navire transportant 13 000 t de sucre roux devrait arriver en Côte d'Ivoire d'ici à fin septembre ». Toutefois, reconnait une source au sein de la même Direction, le marché ivoirien restera déficitaire de 23 000 t. « La production de canne à sucre a baissé et la congestion du trafic au port d’Abidjan, avec un temps moyen d’accostage d’un mois, reste un frein à l’importation ». Une situation qui soumet régulièrement le marché à la contrebande. Dernière saisie en date, une cargaison d’origine guatémaltèque de 80 sacs de sucre, soit 4 tonnes, en provenance du Burkina Faso, saisie par la Brigade routière de la gendarmerie nationale à Yopougon Gesco le 13 septembre dernier, selon une note d’information de la gendarmerie. En 2016, la production ivoirienne de sucre était de 205 000 t, selon les chiffres officiels, pour un marché de 23 millions d’habitants et une consommation annuelle estimée à près de 250 000 t.
Ouakaltio OUATTARA