Le secteur des services africains, longtemps en marge de la scène mondiale, se prépare à un renouveau. À l’ouverture de la 12ᵉ édition de la CGECI Academy, ce lundi 25 novembre 2024 à Abidjan, Dr Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de l’OMC, a lancé un vibrant appel à transformer cette faiblesse apparente en force. Avec seulement 0,7 % des parts mondiales des services, l’Afrique dispose d’une marge de progression exceptionnelle, selon elle.
Sous le thème « Quelle industrie des services pour stimuler la performance des économies africaines ? », le forum a rassemblé des figures telles que le Président Alassane Ouattara, le Vice-président Tiémoko Meyliet Koné et de nombreux acteurs économiques. Dr Okonjo-Iweala a exhorté les dirigeants à miser sur les avantages comparatifs du continent : énergies renouvelables, richesses minières et agricoles, et une jeunesse dynamique.
Le ministre du Commerce, Souleymane Diarrassouba, a souligné le rôle des services pour bâtir un écosystème économique compétitif. Inspiré par les succès de Singapour et de Maurice, il plaide pour des investissements stratégiques dans les TIC, les services financiers et le tourisme haut de gamme.
Pour Ahmed Cissé, président de la CGECI, ce rendez-vous annuel est un catalyseur de réflexion stratégique. Il a salué les efforts du gouvernement pour moderniser l’économie, insistant sur l’importance d’initiatives comme la ZLECAF pour booster les échanges intra-africains.
La pandémie de Covid-19 a révélé les fragilités de l’Afrique, dépendante à 80 % des importations de produits essentiels. Cette prise de conscience doit pousser le continent à renforcer sa résilience et à localiser davantage de transformations industrielles.
Entre ambition et pragmatisme, cette édition de la CGECI Academy pourrait marquer un tournant décisif pour l’Afrique, prête à s’affirmer comme un acteur majeur des services dans le nouvel ordre économique mondial.
Siondenin Yacouba Soro