Le grand confinement, obligeant plus de la moitié de la population mondiale à rester à la maison, a déjà des conséquences sur l’économie mondiale. Et la croissance devrait enregistrer une chute vertigineuse en 2020.
Selon les dernières perspectives économiques mondiale du Fonds monétaire international (FMI), en raison du « Grand confinement » dû à la pandémie de coronavirus, il est très probable que l'économie mondiale connaisse en 2020 sa pire récession depuis la Grande dépression de 1929. Un rebond est attendu en 2021, mais le niveau du PIB restera inférieur à la tendance d'avant l'apparition du virus. Ces prévisions sont soumises à de forts aléas baissiers.
Pessimisme Le FMI estime qu’en raison de la pandémie de Covid-19 et des mesures de confinement nécessaires au ralentissement de sa propagation, l’activité mondiale devrait se contracter de 3% en 2020, soit un recul bien plus marqué que lors de la crise financière de 2008 - 2009. Selon son scénario de référence (atténuation de la pandémie au deuxième semestre de 2020 et relâchement progressif du confinement), la croissance mondiale rebondirait à 5,8% en 2021, grâce au soutien des pouvoirs publics (les estimations étant basées sur les données et informations disponibles au 7 avril). Les pays industrialisés seront les plus affectés. Le FMI revoit à la baisse de 7,7 points ses prévisions (-6,1%) pour les économies avancées par rapport à janvier. En Europe, en Allemagne la contraction du PIB atteindrait -7% et en France -7,2%. L'Italie (-9,1%) et l'Espagne (-8%) seraient les plus durement touchées. Les États-Unis (-5,9%) et le Royaume-Uni (-6,5%) subiraient également une forte chute d’activité. Seule l’Asie afficherait une légère croissance (+1%), notamment la Chine (+1,2%) et l’Inde (1,9%). Cette crise ne ressemblant est une grande incertitude qui entoure ces prévisions, limitées pour cet exercice à 2020 et 2021. Les risques d'une aggravation de la situation prédominent. Selon des scénarios alternatifs, si la pandémie n’était pas maitrisée fin juin et si les mesures de confinement devaient être poursuivies au second semestre, le PIB mondial se contracterait de 6% au lieu de 3%. Si une autre vague de coronavirus, plus légère, survenait en 2021, la reprise économique mondiale serait d'environ 0,8% au lieu de 5,8%. Mais si ces deux scénarios se cumulaient (durée plus longue et deuxième vague) la croissance pourrait chuter de -8% en 2021.
Yvann AFDAL