Le secteur de l’agroindustrie attire de plus en plus de jeunes entrepreneurs qui ne tarissent pas d’idées pour apporter une touche de modernité à un domaine longtemps resté dans l’informel. Daniel Oulai s’inscrit dans cette dynamique avec la Grainothèque.
Du haut de ses 29 ans, Daniel Oulai est un passionné d’agriculture biologique, une discipline à laquelle il consacre de nombreuses heures de sa vie et qui lui a valu de remporter de nombreux lauriers de par le monde. Ce jeune « entrepreneur social » comme il se définit lui-même, est titulaire d’un Master Spécialisé en développement agricole et d’une licence en marketing et management. En 2016, il remporte le prix Entrepreneur vert Afrique francophone, doté du trophée Initiative Climat, à la COP 22 à Marrakech, au Maroc, et le prix des 100 projets pour le climat, puis sera lauréat en 2017 du prix de la Fondation Tony Elumelu.
« Agri-preneur » Parmi les difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs ivoiriens, on peut citer « les pertes post récoltes et les problèmes de stockage », qui causent un manque à gagner d’environ 40 à 50%. Une problématique à l’origine de la création de « Grainothèque » en 2016. Cette « entreprise sociale et solidaire, qui veut stimuler l’innovation et la transformation durable de l’agriculture paysanne », aux dires de son fondateur, entend être pourvoyeuse d’emplois décents pour les jeunes. Avec actuellement 5 personnes à plein temps et une centaine d’autres indirectement, Daniel Oulai voit grand et mobilise des fonds pour « déployer un système d'agriculture intégrée qui permettra à 10 000 jeunes d'être insérés dans les chaines de valeur agricole ». Il peut y arriver. Retenu pour la phase finale du concours Castel de Solibra, afin d’encourager l’esprit entrepreneurial des jeunes ivoiriens dans le secteur agricole et agro-industriel, il a de grandes chances de l’emporter.
Son initiative permettra de faire d’une pierre deux coups : mettre à contribution la main d’œuvre potentielle dans le processus de modernisation de l’agriculture et lutter contre la fuite de la jeunesse, très souvent tentée par l’aventure périlleuse de l’immigration clandestine.
Malick SANGARÉ