Active depuis le 6 octobre 2015, l’entreprise chinoise China Harbour Engineering en charge de l’exécution du projet d’extension du Port autonome d’Abidjan (PAA) n’a semble t’il plus tenu compte du cahier des charges qui faisait de l’Île Boulay le site de construction du deuxième terminal à conteneurs
C’est en 2015 que le groupement APM Terminals, Bouygues et Bolloré Afri-ca Logistics a remporté l’appel d’offres pour la gestion du deuxième terminal à conteneurs, qui devait se situer sur l’Île Boulay. Mais depuis, il semble qu’ils aient préféré construire l’ouvrage sur l’actuel site du Port autonome d’Abidjan (PAA), où s’active China Harbour Engineering. Pourtant, le 10 juillet 2014, un consortium de banques avait signé un prêt d’un montant de 200 millions d’euros (environ 130 milliards de francs CFA) destiné à couvrir une partie des investissements du second terminal à conteneurs sur l’Île Boulay, située à environ 3 km du port d’Abidjan. « Dans un communiqué, ces banques, notamment la Société générale de banque en Côte d’Ivoire (SGB-CI), la Banque africaine d’im-port-export (Afreximbank) et la Banque Atlantique, avaient ex-pliqué que cet argent servirait à payer une avance de démarrage et les coûts liés à l'extension du port à l’Île Boulay », selon une source bancaire proche du dossier. En effet, c’est d’une mission de prospection que des experts venus de Singapour et les autorités, « craignant l’engorgement et les embouteillages au PAA », avaient porté leur choix sur l'île, pour la réalisation du deuxième terminal à conteneurs.
Un choix en questions La décision de faire évoluer le projet parais donc incompréhensible aux yeux de certains, notamment des anciens cadres du port d’Abidjan. Selon l’un d’entre eux, « la conséquence pourrait être la perte de trafic au PAA, dont la capacité est limitée pour accueillir des navires dont la taille a beaucoup progressé ». Or, « avec son tirant d’eau, entre 15 et 16 mètres, l’Île Boulay pouvait en effet régler le problème», affirme un armateur joint sur place. Certains bateaux pourraient être obligés d’aller s’alléger dans un port concurrent, avant de prendre la direction du port d’Abidjan, qui perdrait ainsi en compétitivité.