PDG de Serenity SA, Maurice Kipré Digbeu est une personnalité influente dans le domaine de la réassurance et de la protection financière des personnes physiques et morales.
À 65 ans, marié et père de trois enfants, Maurice Kipré Digbeu a sa définition du métier d’assureur : « il doit être un ami proche, voire l’ami de l’assuré. Il connait les membres de sa famille, ses problèmes, tout ce qui le touche de loin et de près ». Titulaire d’un Master of business administration (MBA) décroché en 1979 aux Etats-Unis, cet expert du secteur des assurances a su parfaire son expérience professionnelle au sein de firmes mondialement connues. Tout commence avec une bourse de la fondation Cornelius Vanders Starr, l’un des pionniers de l’assurance aux USA et fondateur du géant mondial American International Group (AIG). Cette aubaine permet à Kipré d’effectuer des études consacrées au domaine des assurances, trois ans durant, après une maîtrise en sciences économique en 1976 à l’université d’Abidjan.
En 1979, alors âgé de 28 ans, il rentre en Côte d’Ivoire. Réputé rigoureux, ce natif de Daloa est nommé sousdirecteur, puis directeur des assurances et de la bourse au ministère de l’Économie et des Finances, jusqu’à 1997. En 2009, il fonde Serenity SA, dont il est l’actionnaire majoritaire. De 600 millions de francs CFA à ses débuts, le chiffre d’affaires passe à 1,6 milliard de francs CFA en 2010, pour dépasser 2 milliards en 2015. Franc-maçon, Maurice Kipré Digbeu cumule plus d’une quarantaine d’années d’exercice du métier des assurances, dont 15 ans au siège togolais de la Conférence internationale de contrôle d’assurance et de réassurance, Cica-Ré, qui regroupe 14 États africains francophones. Sa culture anglo-saxonne de l’assurance « orientée vers le pragmatisme et sur l’homme » favorise des rapports jugés mitigés avec certains de ses collaborateurs. « C’est un monsieur qui cultive l’esprit de clan », affirme sous couvert d’anonymat un de ses anciens salariés, pour qui « un nécessiteux peut mourir à ses pieds sans que cela ne l’émeuve ». Un discours qui tranche avec la définition de l’assureur…
Tony NAHOUNOUX