Les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont résisté aux turbulences mondiales en 2022, avec un montant total estimé à 626 milliards de dollars, soit une hausse de 5% par rapport à 2021, selon la dernière évaluation de la Banque mondiale dans Migration et Development Brief. Pour l’Afrique sub-saharienne, les tendances observées sont les mêmes, avec une hausse de 5,2% en 2022 à 53 milliards de dollars Elle était de 16,4% en 2021. L’Afrique sub-saharienne a été très exposée en 2022 par le ralentissement économique mondial et les conséquences de la guerre Ukraine – Russie, notamment via la hausse des prix alimentaires et la montée de l’insécurité alimentaire. Les envois de fonds sont les flux financiers en direction de l’Afrique sub-saharienne les moins volatils, notamment par rapport aux investissements directs étrangers (IDE) et aux investissements de portefeuille. Ils ont maintenu une croissance de 12,5% sur la période 2000 - 2022 contre des gains de 7% pour les IDE et de 8% pour l’Aide publique au développement (APD). En 2022, les flux de la diaspora devraient représenter 38% des flux totaux. Après l’Égypte, le Nigeria est le pays qui attire le plus ces fonds en Afrique. Vient ensuite le Ghana. Malheureusement à l’ordre du jour depuis plusieurs années, la réduction des coûts des transferts n’est pas effective en Afrique sub-saharienne, qui affiche toujours le coût moyen le plus élevé, à environ 7,8%, pour envoyer 200 dollars, en dépit du développement des transferts via le mobile.
Yvan AFDAL