La Côte d’Ivoire ambitionne de rejoindre dès 2017 le top 100 du classement Doing Business, établi chaque année par la banque mondiale. En 2016, la progression avait été de seulement 3 places, de la 145ème à la 142ème, rendant le pari très ambitieux.
Pour atteindre son objectif, la Côte d’Ivoire entend réunir les conditions de l’émergence à l’horizon 2020, grâce à une croissance écono- mique rapide qui fera converger le niveau de vie de la population et les structures économiques vers ceux des pays développés. Dans un second temps, il s’agit pour le 1er producteur mondiale de cacao (40%), de chercher à figurer dans le club très fermé des 50 premières économies mondiales. Le rêve est permis, au vu des bouleversements majeurs observables dans la taille des économies. Toutefois, beaucoup reste à faire, notamment en matière d’assainissement de l’environnement des affaires. C’est pourquoi le gouvernement ivoirien a adopté, au mois de juillet 2015, une charte pour la pérennisation du processus de simplification, de rationalisation et de dématérialisation des processus administratifs pour la délivrance d’un service public de qualité, dans la transparence, la célérité et l’efficacité. Autre difficulté, la persistance du gré à gré qui, selon l’Autorité nationale de régulation des marchés publics (ARMP) repré- sente 30% des marchés. À cela s’ajoute la dette de l’État vis-à- vis des fournisseurs. Pour la période 2000 à 2016, elle était estimée à plus de 350 milliards de francs CFA. D’ici 2020, la Côte d’Ivoire s’active à adopter d’autres réformes pour attirer davantage d’investisseurs privés, favorisant ainsi des sources de création de richesse. Pour l’heure, au nombre des reformes qui ont valu à Abidjan d’améliorer ses performances, on peut citer la mise en place d’un identifiant unique permet- tant l’immatriculation juridique, fiscale et sociale d’une entreprise, exclusivement au Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), la réduction des délais de création d’entreprise de 48 heures à 24 heures, la dématérialisation des processus administratifs de déclaration des impôts et cotisations sociales, le renforcement des droits des créanciers contre les débiteurs insolvables, etc. Résultat des courses, durant les six premiers mois de 2016, 103 entreprises ont été agréées par le CEPICI, contre 76 sur la même période en 2015, soit un taux de croissance de 36%. Pour rappel, depuis 2012, près de quarante réformes ont été menées afin d’améliorer le climat des affaires en Côte d’Ivoire. Toutefois, selon l’agence pana- fricaine de notation, Bloomfield Investment Corporation, l’indice de performance du secteur privé ivoirien pour le mois de février 2015 a été estimé à 48,92%, tra- duisant une sous-performance du secteur privé. Pour la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), qui entend défendre les intérêts du secteur privé, mais aussi être une force de proposition, il s’agit d’un pas de plus vers la construction d’un patronat plus crédible, qui donne des éléments à ses membres pour se gouverner.
Benoît TANOH