Le 29 mai 2019 est en théorie la date butoir pour le triplement du capital minimum des compagnies dans la zone de la Conférence interafricaine des marchés de l’assurance (CIMA). À moins de 30 jours de l’échéance, la pression monte.
L’heure est à la course-poursuite pour la mobilisation des fonds. Le gendarme du secteur africain, la Conférence interafricaine des marchés de l’assurance (CIMA), n’est pas dispose à reporter le délai du 29 mai. À cette date, toutes les compagnies d’assurances qui ne passeront pas de 1 à 3 milliards de francs CFA (puis à 5 milliards en 2021) comme capital minimum subiront les sanctions prévues à l’article 312 du Code des assurances, pouvant aller jusqu’au transfert d’office des portefeuilles. La CIMA a été créée en juillet 1992 par un traité regroupant 14 pays d’Afrique, avec un Code des assurances commun aux États membres. Il englobe les règles du contrat d’assurance et toutes celles applicables aux acteurs : assureurs, réassureurs et intermédiaires d’assurance.
Branle-bas Plus la date approche, plus les Conseils d’administration des compagnies d’assurance se multiplient. La mesure accélère les rapprochements et les acquisitions afin de faciliter une augmentation du capital minimum. Ainsi, le groupe ouest-africain Sunu Assurances a fusionnés deux filiales ivoiriennes LMAI Vie et UA Vie. Safa Assurances a augmenté son capital et est devenu l’Africaine des assurances (AA) et la Marocaine Wafa Assurances a fait son entrée sur le marché ivoirien. Mais, parallèlement, les professionnels secteur craignent que l’augmentation brusque du capital minimum ait pour conséquence de provoquer une destruction de la valorisation des compagnies, par l’abaissement des taux moyens de rendements de leurs capitaux et de leurs bénéfices et la baisse de l’attractivité d’un secteur déjà sinistré, avec un faible taux annuel de progression du marché. En Côte d’Ivoire, par exemple, même si en 2018 le chiffre d’affaires engrangé par le secteur a atteint 360 milliards de francs CFA, avec un taux annuel moyen de progression de 7%, et que le pays reste le premier marché de la CIMA avec 27% des parts, l’offre d’assurances ne touche que de 3 à 5% de la population. Cela sous-entend que plus de 80% de la population n’est pas couverte par une assurance. Les 14 pays membres de la CIMA sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée-Bissau, la Guinée Équatoriale, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo.
Ouakaltio OUATTARA