Pour les États Unis d’Amérique, les pays africains qui s’endettent au-delà de leurs capacités de remboursement, y compris auprès de la Chine, ne devraient pas s’attendre à une nouvelle opération de sauvetage financée par l’Occident sous forme d’un allègement de la dette. Une mise en garde lancée par le sous-secrétaire d'État américain chargé des Affaires africaines, Tibor Nagy, dans un contexte de guerre larvée entre son pays et la Chine. Depuis l’accession de Donald Trump à la présidence, les États Unis lui reprochent régulièrement de mettre en danger la stabilité économique et politique de l’Afrique à travers le décaissement massif de prêts destinés à financer de grands projets d’infrastructures. Selon les données de l’Initiative de recherche Chine - Afrique de l’Université américaine Johns Hopkins, l’Empire du Milieu a prêté environ 125 milliards de dollars à des pays africains entre 2000 et 2016. Ce que Washington voit d’un mauvais œil. « Au cours des 20 dernières années, nous avons subi une opération d’annulation des dettes d’un grand nombre de pays africains. Allons-nous connaître un autre épisode similaire ? Je ne serais certainement pas cordial et je ne pense pas que mon administration sera bienveillante avec ce genre de situation », a laissé entendre Tibor Nagy lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale sud-africaine, Pretoria. Après l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), qui a conduit à l’allégement de la dette de 40 pays, plusieurs pays africains sont à nouveau confrontés à une crise potentielle de la dette.
Marie-Brigitte Komondi