Les chefs d’État et autres dirigeants de la planète se sont réunis dans le cadre de l’atelier de la paix à la prospérité (Peace to Prosperity Workshop) organisé à Bahreïn par la présidence des États-Unis d’Amérique en partenariat avec le gouvernement hôte, le Royaume de Bahreïn, pour lancer stratégie de la croissance américaine pour la Palestine et le Moyen-Orient, un premier pas dans le long voyage qui conduit à l’établissement d’un avenir paisible et durable pour la région : la Cisjordanie, la Bande de Gaza et au-delà.
Spécialement invité par le gouvernement américain pour offrir la perspective africaine, Tony Elumelu, Promoteur de la Fondation Tony Elumelu et Président de United Bank for Africa, a été au premier plan du sommet et a participé, aux côtés de Christine Lagarde, Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) et de Mohammed Al-Sheikh, ministre d’État et membre du Conseil des ministres du Royaume d’Arabie saoudite, à la première séance plénière pour formuler des recommandations concrètes devant garantir à l’avenir la prospérité économique du peuple palestinien en se servant de ce qui se fait à la Fondation Tony Elumelu comme un modèle reproductible pour l’autonomisation économique des jeunes hommes et femmes de Cisjordanie et de la Bande de Gaza.
M. Elumelu a souligné l’urgence et l’importance de soutenir et de donner aux jeunes Palestiniens les moyens d’activer l’écosystème entrepreneurial et de renforcer l’économie palestinienne. Pour une croissance stable, il a répété que les jeunes Palestiniens doivent se voir offrir des emplois et des opportunités économiques pour contribuer de manière significative au développement de leur pays.
« Je viens d’Afrique, et la réalité est que nous avons beaucoup de similitudes avec le peuple palestinien, en particulier sur le plan démographique. Avec plus de 60% de sa population d’environ 5 millions d’habitants, âgés de moins de 30 ans, les jeunes Palestiniens ont besoin d’emplois, d’emplois et encore d’emplois! Sans emplois, il n’y aura économiquement pas d’espoir. Les grandes entreprises et le gouvernement ne peuvent pas à eux seuls fournir les emplois que nécessitent les pressions démographiques en Palestine. Nous avons besoin de PME et de start-ups pour faire face au chômage dans la région, créer des emplois et des opportunités dans les communautés locales afin que des millions de nos jeunes frères et sœurs palestiniens puissent être employés, engagés de manière significative et retrouver économiquement de l’espoir, ce qui les éloignera de l’extrémisme », s’est-il exprimé.
L’investisseur et philanthrope de renom, qui a donné l’exemple par le biais de sa Fondation Tony Elumelu en dédiant 100 millions de dollars américains à l’autonomisation des jeunes entrepreneurs africains, a appelé les habitants du Moyen-Orient dotés de ressources financières à renforcer les capacités des jeunes Palestiniens et à s’impliquer davantage dans leur autonomisation.
« Au 21e siècle, nous ne pouvons plus continuer à compter sur les donateurs occidentaux pour aider à autonomiser nos propres peuples. Bien que nous puissions collaborer avec eux, nous devons nous mobiliser nous-mêmes et créer une plate-forme où ils pourront s’associer à nous dans le cadre d’une action d’envergure, comme nous le faisons à la Fondation Tony Elumelu », explique-t-il.
Pour résoudre le problème du chômage dans la région, M. Elumelu a proposé la reproduction en Palestine du modèle unique d’autonomisation économique de sa fondation.
Chaque année, la Fondation Tony Elumelu identifie et autonomise les entrepreneurs dans les 54 pays africains avec un capital de démarrage non remboursable de 5 000 dollars chacun, un mentorat et une formation, et un accompagnement continu. Au cours des cinq dernières années, la Fondation a apporté son appui à 7 520 jeunes Africains.
« Les jeunes Palestiniens ont besoin d’opportunités similaires à celles que nous offrons actuellement aux jeunes entrepreneurs africains par le biais de la Fondation Tony Elumelu. Nous reconnaissons que, compte tenu du nombre considérable en Afrique, nous ne touchons qu’un bout de l’iceberg. Nous avons constaté par nous-mêmes comment ce modèle transforme la vie des individus, des familles, des communautés et des villes », déclare M. Elumelu.
Le ministre d’État saoudien, Mohammed al-Sheikh, a déclaré aux côtés de M. Elumelu qu’il fallait se concentrer davantage sur les PME et les jeunes.
« La jeune population et une planification adéquate sont essentielles à la création d’une prospérité économique en Cisjordanie et à Gaza. Si vous regardez les données démographiques de la région, c’est une population jeune. Alors que le Royaume d’Arabie saoudite cherchait à diversifier son économie et à mettre en œuvre des réformes structurelles afin de dépendre de moins en moins des recettes pétrolières, un véritable engagement, un travail ardu et une adhésion de tous, avec des petites et moyennes entreprises au centre des préoccupations, sont au cœur de la vision 2030 du Royaume », explique M. Mohammed al-Sheikh.
M. Elumelu a également appelé les gouvernements à jouer leur propre rôle pour sortir leurs peuples de la pauvreté. « Les gouvernements doivent jouer leur propre rôle, assurer la bonne gouvernance, instaurer des priorités en matière d’infrastructures et de lutte contre la corruption, et créer un environnement propice afin que, lorsque des jeunes gens comme les Palestiniens se voient offrir des opportunités, ils puissent réussir », souhaite-t-il.
« Nous avons constaté un besoin urgent de renforcement des capacités dans le domaine de la gestion des finances publiques, de la solidité de la banque centrale et de la mobilisation des revenus internes. C’est dans ce contexte que le secteur privé peut disposer d’un environnement prévisible dans lequel il peut opérer », a ajouté Christine Lagarde, Directrice Générale du FMI.
« Les agences de développement ne doivent pas non plus s’asseoir dans leurs bureaux à l’étranger pour concevoir des programmes et des stratégies de croissance pour la région palestinienne, mais elles doivent veiller à ce que la Palestine participe activement à la sortie de son peuple de la pauvreté. Les agences de développement doivent apporter une aide stratégique en collaborant avec des partenaires locaux qui comprennent les nuances locales, de sorte que les 19 milliards de dollars dépensés jusqu’à présent par la Banque Mondiale et les institutions alliées sur l’innovation et l’'entreprenariat aient plus d’impact, transforment plus de vies et s’attaquent aux véritables problèmes sur le terrain », a conseillé M. Elumelu.