Africaniser le café. Tel est l’objectif que s’est fixé Mohamed Lamine Bakayoko, un jeune ivoirien qui a mis en place une entreprise de torréfaction conçue et expérimentée lors de travaux dirigés pendant qu’il était encore étudiant.
Les travaux dirigés ne sont pas faits que pour les archives des universités. Mohamed Lamine l’a bien compris et a décidé de tenter une expérience. Un coup d’essai qui se transforme très vite en coup de maitre. Le fondateur et gérant de AVVA café, lancé en 2010, agro-industriel spécialisé dans la torréfaction et la vente de café moulu, peut rêver grand.
Entame tonitruante Alors que de coutume les diplômés de l’Ecole internationale polytechnique Félix Houphouët Boigny (INPHB) optent pour une carrière dans des entreprises déjà existantes, Mohamed Lamine Bakayoko choisit l’entreprenariat. « Lorsque nous avons monté AVVA Café, nous avons eu du mal à réunir les fonds. Nous avons été obligés de le créer dans sa forme la plus réduite. Ainsi, de 46 millions de francs CFA, nous avons revu le montant à la baisse, à hauteur de 1 million de francs CFA » reconnait-il aujourd’hui. Mis en route le 10 mai 2010, le projet connaît un succès qui lui permettra d’« engranger énormément de fonds en six mois. » Malheureusement, la crise passera par là. L’entreprise, alors située à Wiliamsville, l'un des quartiers les plus touchés d'Abidjan lors des saccages, est mise à sac et notre jeune entrepreneur perd tout.
La relance Sans se morfondre sur son sort, il participe au concours de jeunes entrepreneurs « Un jeune, un projet, j'y crois » de la Banque mondiale et remporte le premier prix, doté d’une récompense de 7 millions de francs CFA. Il en profite pour relancer ses activités vers la fin 2011, avant de remporter en 2015, le grand prix de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), doté d’une enveloppe de 10 millions de francs CFA. Mohamed Lamine Bakayoko, 34 ans aujourd’hui et ancien agent de l’Autorité de régulation du coton et de l’anacarde (2007-2010), estime devoir son succès à la formation, « une denrée rare sur le chemin de l’entreprenariat » soutient-il.
Avec 17 employés aujourd’hui, il est membre de la First cohorte de SEED Stanford, de la Tony Elumelu Entrepreneurship Foundationdepuis 2015 et membre de l'accélérateur de la CGECI. Autant de programmes de renforcement des capacités de renom. Lamine est également deux fois lauréat : du prix du Président d'excellence, en 2014 dans la catégorie auto emploi et en 2015 dans celle de l’entrepreneuriat jeune. Sans oublier une distinction lors de la CGECI Academy 2015.
Ouakaltio OUATTARA