L’arrivée de nouveaux acteurs dans la grande distribution favorise la consommation de produits locaux, et ouvre la voie à la création d’emplois, au grand bénéfice des populations.
L’émergence de la classe moyenne en Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise politique, est l’une des raisons qui explique la mutation du secteur de la grande distribution. Certains des acteurs projettent déjà de doubler le nombre de leurs magasins d’ici à 2019.
Production agricole valorisée Les grands supermarchés, comme King Cash, Hayat et Leader Price ont ciblé une clientèle élitiste, avec des produits importés et à coût élevé. En face, leurs concurrents se tournent de plus en plus vers des produits locaux, notamment Carrefour, dont l’arrivée en 2016 aura modifié les habitudes, avec une place de choix faite produits ivoiriens. L’enseigne française s’est lancée dans la commercialisation de produits frais, notamment les fruits et légumes, vendus aux mêmes prix que sur les marchés traditionnels, à travers un système de contractualisation mis en place avec des producteurs individuels ou des plateformes de collecte. Ces actions sont formalisées dans un accord signé en 2015 lors du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA), entre le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly et le groupe CFAO Retail (promoteur de Playce), dans le cadre du Projet d’agriculture urbaine.
Emploi et lutte contre la vie chère Le Conseil des ministres du 4 novembre 2015 avait adopté une ordonnance portant extension du bénéfice des avantages incitatifs du régime d’agrément à l’investissement. Une décision visant à faciliter la création ou le développement de grands centres commerciaux, aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays, en vue de lutter contre la cherté de la
vie par le développement de la concurrence, d’accroître la sécurité alimentaire et d’améliorer la qualité de vie des Ivoiriens et des populations vivant dans le pays. Aujourd’hui, cela est devenu une réalité, le consommateur lambda a désormais le choix entre de nombreux supermarchés au rapport qualité-prix différent. Par ailleurs, la concurrence dans le secteur de la distribution est pourvoyeuse d’emplois pour les jeunes diplômés, comme pour les non-diplômés, avec un peu plus de 5 000 emplois directs et quelques 12 000 emplois indirects créés. Reste à développer cette offre dans d’autres régions du pays.
Anthony NIAMKE