Cryptomonnaies : Ça prend en Afrique

Selon le dernier rapport de Chainalysis, les cryptomonnaies ont la cote en Afrique. 6 pays du continent figurent dans le Top 20 des pays selon leur niveau d’adoption de ces actifs numériques.

Chainalysis, dans son dernier rapport, publié en septembre,  indique que le marché africain des cryptomonnaies a enregistré une croissance de plus de 1 200% en matière de valeurs reçues entre juillet 2020 et juin 2021. Tout en notant que le continent présente la plus petite économie de cryptomonnaies de toutes les régions étudiées par la firme, avec 105,6 milliards de dollars reçus au cours de la période, il représente l’un des marchés les plus dynamiques et a la croissance la plus rapide au monde dans le secteur.

Popularité L’Afrique a une part importante de son volume global de transactions constituée de transferts de détail (7% contre une moyenne mondiale de 5,5%) et les transferts interrégionaux représentent 96% du marché (contre 78% pour toutes les régions combinées). Chainalysis suggère une plus grande adoption au niveau local par les utilisateurs quotidiens, hypothèse justifiée par la popularité accrue des plateformes P2P (comme LocalBitcoins et Paxful), plus que dans toutes les autres régions. Selon la firme, de nombreux utilisateurs africains s’appuient sur ces plateformes non seulement pour accéder aux cryptomonnaies, mais aussi pour les transferts de fonds et même les transactions commerciales. Les transferts interrégionaux représentent une part plus importante du marché des cryptomonnaies en Afrique que dans toute autre région, avec 96 % du volume total des transactions, contre 78 % toutes régions combinées. Si les plateformes P2P sont aussi populaires, c’est en partie parce que certains pays ont rendu difficile pour les clients d’envoyer de l’argent aux entreprises de cryptomonnaies à partir de leurs comptes bancaires, soit via l’adoption de lois, soit en instruisant les banques de ne pas faciliter ces transferts. Le Nigeria, par exemple, se classe dans la dernière catégorie. Binance était de loin la plateforme la plus populaire, mais après l’interdiction de la Banque centrale du Nigéria beaucoup se dirigent vers les plateformes P2P, comme Paxful et Remitano. L’on note également qu’une grande partie de l’activité P2P se déroule dans des chats de groupes informels, sur des applications de messagerie comme Whatsapp et Telegram, plutôt que sur des plateformes conventionnelles, ce qui laisse penser que les volumes estimés pourraient être plus élevés. Rappelons que selon un autre classement de Chainalysis sur le niveau d’adoption de ces actifs dans le monde, plusieurs pays africains, dont le Kenya, le Nigeria, le Togo, l’Afrique du Sud, le Ghana ou la Tanzanie, figurent dans le peloton de tête.

Ange Stéphanie DJANGONE

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