Trop peu diversifiées et industrialisées, les économies de la Zone franc demeurent fortement exposées aux chocs des termes de l’échange, notamment en lien avec les prix internationaux des matières premières, indique le rapport 2018 de cette zone monétaire, publié par la Direction générale du Trésor français.
Le rapport 2018 de la Direction générale du Trésor français n’est pas clément pour la Zone franc ouest-africaine, qui regroupe huit pays. À en croire le document, les économies de la Zone franc (qui ont en partage le franc CFA) sont « peu diversifiées et industrialisées ». Ce qui fait qu’elles demeurent fortement exposées aux chocs des termes de l’échange, notamment en lien avec les prix internationaux des matières premières, indique le rapport 2018. L’exemple le plus parlant pour la Côte d’Ivoire, par exemple, est la chute des cours du cacao et de la noix de cajou.
Dépendance Le document met en exergue les handicaps au développement. Cela se résume en un climat des affaires incertain, une insuffisante qualité de l’éducation et des problématiques de gouvernance et de gestion de la dépense publique. Dans la zone du Sahel, (Mali, Niger Burkina) la situation s’avère beaucoup plus complexe, à cause de la persistante d’un environnement sécuritaire dégradé et des effets du réchauffement climatique. À ces enjeux particulièrement sensibles s’ajoutent le manque global d’infrastructures et l’éloignement des grands marchés, qui pénalisent l’insertion des économies de la Zone franc dans les chaînes de valeur internationales.
Les gouvernements de la zone, en vue d’adresser ces handicaps d’ordre structurels, ont adopté des stratégies de développement de long terme, orientant ainsi leur action vers la création de conditions favorables à une croissance inclusive et durable. Et cela en visant par exemple à diversifier la production, à améliorer l’environnement des affaires, à stimuler la compétitivité des économies locales et à assainir les finances publiques. Les initiatives coordonnées entre les pays de la Zone franc ou au sein des différentes sous-régions économiques sont aussi perçues comme salutaires, du fait qu’elles sont appelées à jouer un rôle grandissant afin de favoriser le développement, en soutien aux stratégies nationales de long terme.
Des initiatives appréciées par le rapport, qui salue également l’avènement des stratégies adoptées par les pays à travers les programmes économiques et financiers mis en œuvre avec l’appui du Fonds monétaire international (FMI), des institutions financières internationales et des partenaires extérieurs, dont la France.
Marie Brigitte Komondi