Le Conseil national de sécurité (CNS), réuni ce jeudi, a procédé à un allégement des mesures sanitaires prises pour protéger les Ivoiriens du coronavirus. Dans son discours à la nation, le président de la République, Alassane Ouattara, a félicité le personnel soignant et les forces de l’ordre pour les résultats obtenus dans la lutte contre le covid-19. Et vu que, depuis plusieurs semaines, aucun cas d’infection n’a été déclaré à l’intérieur du pays, le chef de l’Etat a annoncé la levée du couvre-feu dans toutes les villes de l’intérieur ainsi que la réouverture des établissements scolaires, à compter de ce vendredi 8 mai. De même, selon Alassane Ouattara, les restaurants, bars, maquis, sont désormais autorisés à ouvrir. L’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes est passée à 200 personnes. Mais les mesures de distanciation restent en vigueur. Concernant le Grand Abidjan, hélas, l’isolement continue, d’après M. Ouattara. Le couvre-feu passe néanmoins de 23h à 4h. Et si la situation continue de s’améliorer, a ajouté le chef de l’Etat, les restaurants et maquis, pourront ouvrir à partir du 15 mai prochain. De même, au dire d’Alassane Ouattara, les discussions sont en cours pour l’ouverture dans le grand Abidjan des établissements d’enseignement primaires, secondaires et supérieur. Mais la question que les Abidjanais se posent, c’est ce que les autorités entendent par « amélioration des indicateurs ». Jusqu’ici, Abidjan reste l’épicentre de la pandémie en Côte d’Ivoire, avec près de 1500 cas. Et rien ne présage que cela changera. Si le taux de guérison reste satisfaisant, avec autour de 47% de malades guéris, le taux journalier de cas déclarés est, lui, toujours important, avec une moyenne de 30 infections par jour, pour 20 décès à la date du 07 mai. Sur quoi va donc tabler le CNS pour autoriser l’ouverture des maquis, bars et restaurants le 15 mai prochain ? Le taux de guérison, relativement élevé? La proportion des décès jusqu’ici encourageant ? Ou le nombre de cas déclarés ? En attendant de savoir, le dispositif d’alerte sanitaire sera maintenu jusqu’à la fin de l’année 2020, tout en envisageant que les Ivoiriens et le monde entier vivront avec le covid-19 tout le long de cette année.
Raphaël TANOH