Abidjan, le 13 novembre 2025 - Le Conseil National des Droits de lHomme (CNDH) a prsent, ce jeudi, la Prsidence de la Rpublique de Cte dIvoire, le rapport 2024 sur ltat des droits de lhomme en Cte dIvoire, en prsence du Vice-prsident Timoko Meyliet Kon, reprsentant le Chef de ltat, Alassane Ouattara.
Sous la houlette de Mme Namizata Sangaré, présidente du CNDH, cette cérémonie a rassemblé le Premier ministre, le ministre de la Justice, plusieurs membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique et des organisations de la société civile. Un moment fort où le pays a réaffirmé sa détermination à faire des droits humains une réalité vécue par tous.
Une exigence républicaine et un devoir de transparence
Dès l’entame de son allocution, Mme Sangaré a rappelé la portée institutionnelle de cet exercice inscrit dans la loi n°2018-900 du 30 novembre 2018, qui confère au CNDH la mission d’élaborer un rapport annuel sur l’état des droits de l’homme et un rapport d’activités. Ce rituel, loin d’être formel, traduit la maturité démocratique du pays et la vitalité de ses institutions.
« Le CNDH s’acquitte, sous la haute autorité du Président de la République, de ce devoir de transparence, dans l’esprit de rendre compte et d’éclairer l’action publique », a déclaré Mme Sangaré.
Dans la même veine, le Vice-président Tiémoko Meyliet Koné, recevant le rapport au nom du Chef de l’État, a salué « le professionnalisme et l’engagement constant du CNDH à alerter, sensibiliser et recommander des politiques adaptées pour garantir la dignité humaine et la justice sociale ».
Des progrès tangibles dans la promotion des droits
Le rapport 2024 salue plusieurs avancées significatives sur les plans civil, politique, économique et social. Au chapitre des droits civils et politiques, l’année écoulée a été marquée par l’abolition définitive de la peine de mort et la ratification du protocole contre les disparitions forcées, deux actes majeurs qui renforcent la crédibilité internationale de la Côte d’Ivoire.
Des progrès sont également notés dans l’accès à la justice, grâce à la création de nouveaux tribunaux, et dans la lutte contre la corruption, avec l’adoption d’une stratégie nationale 2024-2028 et la mise en place de comités locaux d’intégrité.
Sur le plan social, la Couverture Maladie Universelle (CMU) a enregistré 16,2 millions d’enrôlements, tandis que le droit à l’éducation bénéficie d’un nouveau souffle à travers les États généraux de l’Éducation.
Le CNDH souligne aussi les avancées dans la protection des femmes et des enfants, notamment la baisse du travail des enfants de 19,7 % et la lutte accrue contre les violences basées sur le genre, appuyée par des plateformes locales de prise en charge.
Des défis persistants malgré les efforts
Cependant, la présidente du CNDH n’a pas manqué de relever des insuffisances préoccupantes. Les libertés d’association et de réunion restent fragilisées par un cadre juridique encore perfectible, et la digitalisation de l’état civil accuse du retard.
Dans le domaine judiciaire, la surpopulation carcérale demeure alarmante, avec plus de 4 500 détenus en attente de jugement.
Le rapport mentionne également la sous-effectivité de la CMU, dont 45 % des titulaires ne bénéficient pas pleinement des prestations, et un déficit d’enseignants dans plus de 400 établissements scolaires.
Concernant les droits catégoriels, le CNDH appelle à renforcer la prise en charge des enfants en conflit avec la loi, à intensifier la lutte contre les violences faites aux femmes et à améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap, encore sous-représentées dans l’administration publique.
L’État à l’écoute des recommandations
Dans sa réponse, le Vice-président Tiémoko Meyliet Koné a assuré que le gouvernement « examinera avec une attention particulière les constats et recommandations du rapport » afin d’en tirer les enseignements nécessaires pour orienter les politiques publiques.
Il a rappelé les réformes déjà engagées par le Chef de l’État à savoir la modernisation du système judiciaire, la scolarisation obligatoire, la politique d’autonomisation des femmes, la mise en œuvre de la CMU et l’adhésion de la Côte d’Ivoire à plusieurs mécanismes internationaux tels que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs et le Millennium Challenge Corporation (MCC).
« Sous l’impulsion du Président Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire poursuit son chemin vers un État de droit intégral, où la dignité humaine demeure la boussole de l’action publique », a-t-il affirmé, avant de réaffirmer la volonté du gouvernement de faire des droits de l’homme « une réalité quotidienne ».
Fidèle à son rôle de vigie, le CNDH a multiplié les actions de protection et de promotion avec 3 163 plaintes enregistrées en 2024, dont plus de 97 % traitées, la formation de 713 auditeurs à l’Université des Droits de l’Homme, et le déploiement de 2 350 observateurs lors de la présidentielle d’octobre 2025.
À travers son Observatoire pour le respect des droits en période électorale, l’institution a couvert 79 % des bureaux de vote, pour renforcer à la crédibilité du processus démocratique.
Ces efforts traduisent la dynamique constante de faire des droits humains un pilier du développement durable et un facteur de paix sociale.
Parmi les perspectives annoncées, Mme Sangaré a évoqué la construction d’un Centre international des droits de l’homme et de la démocratie, la révision du cadre législatif du CNDH et le renforcement de ses ressources pour mieux répondre à l’ampleur de ses missions.
Elle a aussi salué l’accompagnement du gouvernement et des partenaires internationaux, tout en réitérant l’engagement du CNDH à poursuivre sa mission « dans la rigueur, la transparence et l’impartialité ».
Cette cérémonie, à la fois solennelle et symbolique, aura rappelé que la protection des droits humains n’est pas un luxe démocratique, mais la condition première d’un développement équitable et d’une gouvernance responsable.
En remettant ce rapport, le CNDH n’a pas seulement dressé un état des lieux mais il a tendu un miroir à la Nation, avec ses progrès, ses défis et ses aspirations. « Les droits de l’homme ne sont pas des slogans. Ils sont la respiration même de la République », a dit Mme Sangaré.
SYS


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