Cette journée de lundi 18 juillet semble marquer un pic dans le retour de la violence à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody. L’on déplore l’enregistrement de nombreux dégâts matériels. Outre des véhicules saccagés, des caméras de surveillance ont été arrachées, et des bureaux mis à sac. Choses qui ont conduit à plusieurs arrestations et occasionné de nombreux blessés.
Dès la survenue de ces événements, les manifestants ont bloqué l’accès à toute personne étrangère à l’université. Mais à en croire des informations recueillies téléphoniquement auprès de certains étudiants sur le campus, ce débordement est consécutif à la persistance de problèmes touchant aux conditions de vie et de travail des étudiants.
Il s’agit notamment des questions de logement et de l’insuffisance de place dans les amphithéâtres. À cela s’ajoutent la colère des étudiants contre l’arrêt des cours du fait des enseignants revendiquant des arriérés de primes de recherche, et les exigences de la Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (Fesci) demandant le départ des éléments de la police nationale du campus. Sans oublier le refus des étudiants de libérer les chambres des cités universitaires au profit des athlètes des Jeux Olympiques prévus à Abidjan en juillet-août 2017.
« Chasser le naturel, il revient au galop ». Cet adage semble bien coller aux réalités des universités ivoiriennes, prises dans la spirale de la violence depuis 1990. Fermées de 2011 à 2012 pour rénovation, et après deux ans d’accalmie (2013-2014), les universités du pays, notamment la plus grande, celle de Cocody, devenue université Félix Houphouet Boigny, a depuis renoué avec les grèves. Lorsque ce ne sont pas les conflits entre syndicats étudiants rivaux qui mettent le feu aux poudres, ce sont les enseignants qui débrayent pour faire prévaloir leurs causes.
Ouakaltio Ouattara