Débutées lundi, les épreuves orales du Brevet de technicien supérieur (BTS), font parler d’elles. Et de la plus mauvaise des manières.
C’est parti fort pour les épreuves orales du brevet de technicien supérieur (BTS), qui ont débuté le 15 juillet. Plusieurs cas de racket, vérifiés sur le terrain, ont été signalés, notamment au CBCG de Treichville, au groupe Loko où, selon le témoignage de plusieurs étudiants, le racket a même pris parfois des airs de chantage.
Payer pour passer Les étudiants, selon ces témoignages, payent des sommes allant de 2 000 à 10 000 francs CFA. Ils sont 6 dans les salles, à raison de 2 par étudiants (examinateur et juré). Et, d’après les témoignages, les autres ne bronchent pas lorsque la procédure de racket débute, indiquant clairement qu’ils sont de connivence. Lorsque l’étudiant n’a pas les sous, débute alors pour lui ce qui ressemble à une torture morale. « On n’a pas le temps de répondre à une question, qu’il en pose une autre. Le ton est vraiment dur », rapporte une étudiante qui a passé son oral au sein du CBCG de Treichville. Ceci n’est pourtant que la face visible de l’iceberg, selon Auguste Assalé, Secrétaire général de la Fédération des élèves et étudiants de l'enseignement technique et professionnel de Côte d’Ivoire (Fetp - CI). « Dans de nombreux établissements où les oraux se passent, si vous ne payez pas, on ne se donne même pas la peine de vous interroger », rapporte-t-il. Avant de dénoncer ce qu’il qualifie d’anarchie dans l’organisation de ces oraux. Un même étudiant va passer l’oral d’anglais dans un établissement, l’oral informatique dans un autre et l’oral de techniques de vente et de négociation (TDN) dans un troisième. « C’est inadmissible ! ». Et, selon lui, dans tous les établissements où se déroulent les oraux du BTS, ce type de pratique est courant. Chez les enseignants, on affirme ne pas être au courant de telles pratiques. « J’ai déjà participé à ces examens du BTS. Cette année, cela n’a pas été le cas. Mais, jusque-là, je n’ai jamais entendu parler de ce genre de racket. Je ne dis pas que c’est impossible. Mais si c’est le cas, nous appelons nos camarades à tourner le dos à ce genre de pratiques », affirme Réné Yao, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants du supérieur privé (SYNESUP). Les oraux prennent fin ce vendredi. Et déjà on frissonne pour les épreuves écrites, qui débutent ce 22 juillet.
Raphaël Tanoh