Tout comme on le craignait, le démarrage de la Couverture maladie universelle rencontre quelques soucis. Les fonctionnaires grognent déjà et manifestent savoir leur mécontentement face à la nouvelle formule.
Lancée le 1er octobre avec 725 centres, la Couverture maladie universelle (CMU) fait grincer des dents chez les fonctionnaires. Principal objet de la colère, la non prise en charge de certains médicaments, assortie de nombreuses difficultés à faire valider les différents bons CNAM auprès des pharmaciens. Et pour cause : des médicaments prescrits ne sont pas pris en compte par la CMU ou la MUGEFCI.
Incompréhensions Dans le cadre de la mise en œuvre de la CMU, les mutualités, socialités et assurances privées ayant été orientées vers la complémentarité sont amenées à couvrir des pathologies qui ne figurent pas dans le panier de soins de la MUGEFCI (le diabète, l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) invalidants, l’insuffisance rénale, etc.) La MUGEFCI, quant à elle, ne prend pas en compte certains services comme les consultations, la maternité, le bloc opératoire, etc. qui sont prévus pour être couverts en revanche par la CMU. « Le problème vient de la MUGEFCI », explique Boko Kouao, porte-parole de la Coordination nationale des syndicats du secteur santé (COORDISANTE). « Elle refuse de jouer son rôle de mutuelle complémentaire ». Pour Théodore Gnagna Zady, Président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles, c’est dû à un manque d’informations. « Il faut éviter de se précipiter. Avant la généralisation de la CMU, il devait y avoir une véritable campagne de sensibilisation. Cela n’a pas été le cas. Aujourd’hui, les bénéficiaires de la CMU ne comprennent pas les nouvelles procédures et nous sommes assaillis ».
Arrimage Selon des fonctionnaires, depuis la mise en place de la CMU les médecins n’arrivent plus à prescrire correctement les ordonnances sur les bons CNAM. En principe, « l’arrimage MUGEFCI - CMU ne devait pas poser problème. La CMU couvre environ un tiers des médicaments que couvrait la MUGEFCI par le passé. Quand le médicament n’est pas couvert par la CMU, mais par la MUGEFCI, alors, sur le même bon CNAM, dans la partie réservée aux assurances complémentaires, cela doit être mentionné pour que le fonctionnaire puisse bénéficier de son médicament », explique Jean-Yves Abonga. Mais, selon une source au sein de la MUGEFCI, « les faits rapportés sont le fait d’un groupe de fonctionnaires affiliés à certaines organisations qui les manipulent dans le but de nuire à la direction. L’arrimage CMU - MUGEFCI se passe bien ».
Raphaël TANOH