C’est un long et pénible combat que mènent les insuffisants-rénaux de Côte d’Ivoire. Entre la pénurie de générateurs et le nombre croissant de malades, la situation des dialysés a jusqu’ici, été assujetti aux actions de l’Etat. Mais, depuis quelques années, le bout de tunnel ne fait que se rapprocher chaque jour un peu plus.
C’est une bonne nouvelle donnée par l’Association ivoirienne des dialysés et insuffisants rénaux (AIDIR). L’Etat a décidé de subventionner la transplantation de rein dans le pays, devant le nombre sans cesse croissant des malades. Et la mesure est déjà entrée en vigueur. Entre 13 et 14 millions FCFA, la transplantation de rein passe désormais à 3 millions F. Selon le docteur César Auguste Godo Kouassi, nouveau président de l’AIDIR, c’est une avancée notable. « Je suis moi-même candidat à la transplantation. Cela fait quelque temps que j’ai entamé la procédure. Nous sommes au stade du donneur, qui doit être un membre de la famille », indique le Président de l’AIDIR.
Subvention
Par ailleurs, en termes de subvention, d’après lui, l’Etat prend aussi en charge les anti-rejets qui coûtent 400 000 FCFA. « Maintenant, le malade bénéficiant de la subvention ne payera que 50 000 FCFA », a ajouté notre interlocuteur. Si c’est un pas capital dans la lutte contre l’insuffisance rénale en Côte d’Ivoire, d’après Dr Kouadio Godo, la question du donneur cause toujours problème. Il faut toujours trouver quelqu’un de compatible au sein de la famille du malade. Mais c’est déjà ça.
On s’en souvient, en 2012, les Ivoiriens ont applaudi des deux mains la première greffe de reins réalisée sur leur sol. Depuis, plus d’une dizaine de transplantations ont été réalisées en Côte d’Ivoire, mais à des coûts jusqu’ici élevés. Des démarches ont été menées par l’AIDIR pour faire baisser le prix de la transplantation. Avec ce succès, le combat pour sauver de nombreux insuffisants rénaux prend une tournure plus reluisante. Mais les difficultés de la greffe de rein ne sont que la face visible de l’iceberg. Le nombre de malades ne cesse d’augmenter. De 400, la liste d’attente dans le public est passée à 500 personnes, tandis que le centre le plus important du pays (Cocody), ne compte que 23 générateurs. Récemment, les dialysés de Côte d’Ivoire ont souhaité une gratuité complète des séances de dialyse pourtant fortement subventionnées, dont le prix est passé de 100 000 FCFA à 1 750 FCFA. Une demande restée jusque-là lettre morte.
Jonathan Largaton