Le mercredi dernier, le Conseil des ministres a adopté un décret portant règlementation des émissions de bruits de voisinage. une mesure qui ne fait apparemment pas l’unanimité.
Pour sanctionner les bruits de tous types perturbant la quiétude des populations, l’État a institué un organe chargé d’enregistrer les plaintes des victimes de nuisances sonores. Selon Bruno Nabagné Koné, porteparole du gouvernement, ce texte vise à « prévenir, limiter, voire supprimer l’émission ou la propagation des bruits ou vibrations qui sont de nature à présenter des dangers, à causer un trouble excessif aux personnes, à nuire à la santé, ou à porter atteinte à l’environnement ».
Une décision attendue
Trois jours après cette annonce, Rose Amenan, une habitante du quartier 220 logements à Adjamé, saluait la mesure. Selon elle, en plus des klaxons incessants des « gbakas » et « wôrô-wôrô», il faut encore supporter les manifestations bruyantes organisées souvent sur la place RFK. « Cette décision nous permettra de faire fermer tous ces maquis qui font du bruit et nous empêchent de nous reposer », se réjouit pour sa part Lamine Namogo, ce septuagénaire du quartier dit « Voyou » d’Adjamé. Du coté de Treichville, au quartier Arras, la famille Kamagaté espère que cette décision sera mise en application dans les plus bref délais, car elle affirme subir les pollutions sonores émanant d’un atelier de ferronnerie, en dépit ’ ’ des interpellations régulièrement adressées au patron des lieux À Yopougon, dans les environs du commissariat du 16ème arrondissement, c’est un regroupement de plusieurs églises, dites évangéliques, qui est mis à l’index. « Les cantiques, prières et prêches fusent de partout, du matin au soir, et rendent l’atmosphère invivable », explique Guy-Serges Koffi. Pour les riverains, ce décret pourrait mettre fin à leur calvaire, car toutes les pétitions et les démarches effectuées auprès des autorités municipales sont restées vaines. Exceptions ? Approchés pour avoir leur réaction suite à la décision du gouvernement, ces responsables d’église estiment qu’il est leur est « difficile de louer le seigneur dans le silence ». Pour sa part, Martial Kambiré, propriétaire d’un maquis au Plateau Dokui, affirme qu’un « maquis sans musique ne sera pas fréquenté par les clients. »
Anthony NIAMKÉ